Germanitude, une passion d’Allemagne.

GERMANITUDE

 

“Pour Philippe-Henri Ledru, l’Allemagne est une véritable passion depuis son plus jeune âge, lorsqu’à dix ans il fugue durant des vacances familiales en Alsace pour aller voir ce qui se cache au-delà du Rhin. De séjours en séjours à Bonn, à Flensburg, il finit par s’installer à Münster en Westphalie, pour vivre le pays au quotidien ! Parti pour six mois, il y restera treize ans. Rentré en France, entre deux chaises, il devient une sorte de “passeur” entre deux univers, si proches et si lointains, il écrit, il commente, il traduit dans la langue de Goethe et de Voltaire. Grand voyageur, Ledru couche sa curiosité sur le papier ou sur des toiles pour composer moult tableaux au hasard de ce qu’il rencontre, du plus sérieux au plus cocasse.
Après le Pétocasc paru l’année dernière, l’équilibriste de compositions iconoclastes, déroule une prose inclassable. Fragments d’autobiographie écrits récemment par lesquels il témoigne de sa Germanitude comme Senghor pouvait nommer sa Négritude… en y mettant, sans concessions, autant de lucidité que de cœur et de tripes.
Un autre texte, “Couleurs locales”, Ledru y propose un conte “philosophique” rédigé en 1998, lors d’une résidence à la Villa Waldberta, près de Munich. En Candide de fin XXe siècle, il traverse sa “Germanie” ; paysages, villes, il croque des autochtones croisés… Il dévoile par sa plume habile les aspects insolites et parfois burlesques de ce pays voisin aux clichés toujours tenaces”. (D’après Jean-Hugues Larché, 01/2023)

Extrait :

« J’avais toujours eu un faible pour ces territoires limitrophes où, en un pas, la langue, les pancartes, les plaques minéralogiques, la monnaie, les marques de cigarettes, le pain étaient différents. Notre groupe de Français arriva à la gare routière. Et là, fou rire général, chez les garçons surtout. Un gros ZOB, en toutes lettres. Mais ils sont fous, ces Allemands ; personne ne savait alors que la Zentraler Omnibus Bahnhof, n’avait rien à voir avec les secousses du bas-ventre adolescent. Une famille m’y attendait, et quelle famille ! Moi, le petit provincial habitué au “ confort” d’une famille de la toute petite bourgeoisie aux idées quelque peu étriquées, découvrit un autre monde où l’argent ne semblait pas être la première des préoccupations. Le père, gros agent immobilier avait une grosse Mercedes avec un gros téléphone (nous avions, nous, une petite Dauphine), la mère, médecin à l’hôpital, conduisait, elle, un élégant coupé Mercedes décapotable qui sentait bon le cuir. Ils revenaient avec leurs trois enfants d’une croisière à New York avec le paquebot France. Ils habitaient un superbe pavillon dans la banlieue chic, au design dernier cri avec un bar apparent aux alcools multicolores, mais aussi un piano à queue sur lequel personne ne jouait, piano blanc qui semble, en tous lieux et en tous temps être le marqueur des nouveaux riches. »

 

Le livre, à compte d’auteur, est disponible chez l’auteur (contact@phledru.fr) pour la somme de 15€. Une traduction allemande est finalisée et une publication bilingue est envisagée en Allemagne.

Philippe-Henri Ledru, passeur interculturel, universitaire, auteur, écrivain, journaliste, peintre, musicien, est membre de l’AFDMA