Le mot du Président. Octobre 2018.

En 1842, dans son livre « Le Rhin », Victor Hugo écrivait : « L’alliance de la France et de l’Allemagne, c’est la constitution de l’Europe. L’Allemagne, adossée à la France, arrête la Russie. La France amicalement adossée à l’Allemagne arrête l’Angleterre. La désunion de la France et de l’Allemagne, c’est la dislocation de l’Europe ».

Certes, ces lignes étaient écrites à une époque où la France et l’Angleterre s’affrontaient à propos de la question Turque. Mais aujourd’hui, elles sont, dans un contexte différent,  à nouveau pleines d’actualité.

En effet,  la décision des Britanniques de quitter l’Union Européenne et l’élection de Donald Trump en 2016 redonnent, à l’Europe, une occasion de prendre pleine conscience de la nécessité de réaliser son indépendance militaire et de prendre en main son avenir politique.

Car la faiblesse de l’Europe, dans un monde qui se recompose est de plus en plus évidente. D’un côté, des grands acteurs, les Etats-Unis, la Russie et la Chine, sont concentrés sur leurs intérêts premiers. De l’autre,  les défis de l’immigration galopante combinée à un Islam conquérant bousculent l’Europe qui est incapable de trouver une réponse commune et d’agir efficacement sous le drapeau européen.

De fait, les différences entre les anciens pays du Pacte de Varsovie et ceux de l’Europe de l’Ouest  ou entre les pays scandinaves et ceux qui bordent la Méditerranée sont, à l’évidence, trop grandes. Elles condamnent l’Union européenne à s’occuper du « sexe des anges » alors qu’il y a le feu à la maison .

Aujourd’hui, la France avec son arme nucléaire et son siège au Conseil de sécurité et l’Allemagne avec sa puissance économique  sont à même de construire, ensemble,  une alliance forte qui peut constituer un noyau dur, capable de fédérer, demain,  tous les pays européens qui portent les mêmes valeurs et la même vision d’une Europe « puissance mondiale ».

Les nouveaux défis qui s’ouvrent à nous sont en fait une chance ! Ils devraient nous obliger à prendre conscience de l’urgence de la situation et  nous faire comprendre que seul un avenir commun franco-allemand, apportera une réponse à ce qui s’apparente, de plus en plus, à une relégation du vieux continent au rôle de musée du monde en marche.

Bien cordialement,

Bertrand Louis Pflimlin

Président.