Lettre d’information n°30, avril 2017.

Le mot du Président

Chers membres de l’AFDMA, chers amis,

 

La campagne pour les élections présidentielles françaises confirme malheureusement les craintes que l’on pouvait avoir jusqu’ici quant à la place des relations franco-allemandes et de l’Europe dans les engagements des candidats, même si trois d’entre eux ont été reçus par la Chancelière, qui a ainsi exprimé son intérêt pour la situation politique en France. L’Allemagne, quand elle est présente dans le débat, est tantôt un modèle, tantôt un repoussoir. L’Europe est pour certains la cause de tous nos maux, d’autres n’osent visiblement pas mettre en avant ses bienfaits. Il est, pour beaucoup, plus de bon ton de critiquer que de proposer un renforcement des coopérations, cependant plus que nécessaires face aux défis à relever dès aujourd’hui dans de nombreux domaines et dans un avenir pas si lointain que ça.

Comme toujours, la clef en sera la relation entre nos deux pays et leur volonté  de mise en commun de nos énergies et de nos talents, au service de tous. Comme j’ai pu le souligner lors de notre belle assemblée générale le 9 février dernier, il nous appartient, nous, membres de l’AFDMA, non seulement de dissiper les doutes exprimés ici ou là sur le bien fondé de la coopération franco-allemande, mais de la renforcer sur le terrain et dans tous les lieux où nous pouvons exercer notre influence. Il en va de notre « communauté de destin », de la nécessité d’affirmer nos valeurs face aux sirènes populistes et à leurs stratégies de repli.

Je vous remercie de votre engagement.

Bien cordialement,

Bertrand Louis Pflimlin

 

Sommaire :

Le mot du Président.

Les publications:

« Un électorat allemand en mouvement », par Jérôme Vaillant.

« Au lieu de stigmatiser l’Europe de Schengen, pensons plutôt à l’améliorer », par Cyrille Schott.

  Un nouvel ouvrage d’Alfred Grosser : « Le Mensch ». L’éthique de l’identité.

Note du Cerfa n°136 : L’introduction du salaire minimum en Allemagne : un premier bilan, par Brigitte Lestrade.

Sommaire d’ « Allemagne d’aujourd’hui ».

Sommaire de « Documents / Dokumente »

Les manifestations franco-allemandes :

« Les différences cachées », par Bernard Viale.

Conférences-débats à la Maison Heinrich heine

Grand Prix Franco-Allemand des Médias 2017

La vie de l’AFDMA

 

 Publications

 « Un électorat allemand en mouvement »

 Par Jérôme Vaillant

 

Il y a seulement quelques semaines encore, le paysage politique en Allemagne semblait pas vraiment figé, il semblait même avoir connu une sorte de clarification suite à la décision des chrétiens-démocrates et des sociaux-démocrates de faire de Frank-Walter Steinmeier, le ministre des Affaires étrangères de la grande coalition au pouvoir, leur candidat commun à la présidence fédérale.

Certes, on restait encore en attente de décisions au sein du SPD pour savoir ce qu’allaient devenir le président du parti, Sigmar Gabriel, et le président sortant du Parlement européen, Martin Schulz, rentré en Allemagne pour y devenir, selon les rumeurs les plus vraisemblables, ministre des Affaires étrangères en remplacement de F.-W. Steinmeier et défendre les couleurs du SPD en Rhénanie du Nord – Westphalie, le plus grand Land d’Allemagne par la population, où l’on vote le 14 mai prochain. C’était l’avenir du SPD qui paraissait figé tant il semblait impossible que S. Gabriel se départisse de ses fonctions de président du SPD, abandonne le ministère de l’Économie pour celui des Affaires étrangères et que M. Schulz accepte la mission de conduire le SPD à une victoire des plus improbable aux élections législatives fédérales du mois de septembre 2017. Ce faisant, la position de la chancelière, même si elle était en butte aux critiques de la CSU bavaroise et aux remontrances internes de l’aile conservatrice de la CDU apparaissait plutôt confortable. On ne voyait se profiler à l’horizon aucun challenger capable de lui damer le pion. La crise des réfugiés lui avait bien coûté quelques points de popularité et à son parti quelques points dans les intentions de vote des électeurs allemands, Angela Merkel avait effectué un rétablissement remarqué. La campagne électorale à venir ne s’annonçait pas particulièrement controverse et risquait de tourner davantage autour de la question de savoir quel score le parti populiste d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne allait faire et si, finalement, six partis représentés au Bundestag ne conduiraient pas inévitablement à la reconduction de la grande coalition sortante – quoi qu’en disent les partis concernés, CDU/CSU et SPD.

Il a suffi que S. Gabriel renonce à être candidat social-démocrate à la chancellerie au profit de Martin Schulz qui ne semble pas s’être finalement trop fait prier pour accepter le mandat dès l’instant qu’il allait occuper également la présidence du parti pour que les coordonnées d’un système qui semblait ne plus devoir évoluer soient considérablement modifiées et promettent une campagne électorale passionnée et passionnante. Conduit par un meneur plein de vitalité, n’hésitant pas à mettre au centre de ses discours la question de la justice sociale en Allemagne (« Non l’Allemagne n’est pas un pays qui connaisse la justice sociale »), la lutte contre l’austérité et la précarité, le SPD s’est dynamisé et a commencé à dépasser le seuil qui paraissait pour lui quasiment infranchissable des 20 % des intentions de vote, s’envolant même au-delà des 30 % pour quasiment faire égalité avec la CDU/CSU voire même la dépasser selon certains sondages. M. Schulz n’appartenant pas au gouvernement fédéral avait une liberté de parole que n’avait plus S. Gabriel. Soudain, il n’était plus question que de l’« effet Schulz » ! Il est difficile de dire si cette envolée se stabilisera à un niveau élevé ou ne sera qu’un feu de paille. Les gains de l’un sont en tout cas, au moins en partie, les pertes de l’autre ; l’enthousiasme d’un SPD revigoré et croyant tout à coup à une possible victoire a déstabilisé la démocratie chrétienne qui ne pensait pas que la victoire pouvait lui échapper et apparaît désemparée, mal préparée à affronter son partenaire de la grande coalition comme un adversaire sérieux.

Aussi bien l’élection du président fédéral le 12 février 2017 a-t-elle marqué un tournant dans les relations entre les partis de la coalition gouvernementale. Frank- Walter Steinmeier, nominé par le SPD et la CDU/CSU, a certes été élu dès le premier tour avec 931 voix sur les 1 239 valablement exprimées, ce qui est plus que les voix cumulées des représentants sociaux-démocrates et chrétiens-démocrates (923) au sein de l’Assemblée fédérale et représente un score confortable de près de 75 % des voix. Mais les Verts et le FDP (représentant respectivement 147 et 36 voix) qui n’avaient pas proposé de candidat propre, soutenaient la candidature de F.-W. Steinmeier qui pouvait donc, théoriquement, compter sur un capital cumulé de 1 106 voix. 103 grands électeurs se sont abstenus, le candidat de Die Linke, Christoph Butterwegge, professeur à l’Université de Cologne spécialisé dans l’étude de la pauvreté en Allemagne, avec 128 voix, a fait plus que les représentants de Die Linke (95).

Avant d’analyser de plus près ces résultats, il convient de dire que l’élection du nouveau Président fédéral a été l’occasion pour le président du Bundestag, Norbert Lammert, de tenir un discours d’excellente tenue historique et démocratique mettant en garde contre les dangers du populisme en Allemagne et ailleurs dans le monde et rappelant les valeurs sur lesquelles a été construite l’Europe. Après avoir accepté son élection, F.-W. Steinmeier s’est exprimé de façon semblable au cours d’une allocution qu’il a centrée sur le thème du courage à avoir et des encouragements à prodiguer pour faire progresser la démocratie. Il a rappelé dans ce contexte qu’une jeune Tunisienne lui avait dit au moment des printemps arabes que l’Allemagne et les Allemands lui donnaient le courage de poursuivre sa lutte, montrant ainsi qu’un pays dévasté dans ses valeurs par le nazisme et la guerre pouvait renouer avec la démocratie et l’Europe, rester ouvert au monde et à la tolérance en refusant le repli sur soi et sur une conception ethnique de la nation, rester respectueux de la liberté. Ce faisant, F.-W. Steinmeier rendait en même temps un hommage appuyé à son prédécesseur, Joachim Gauck, qui assistait, non sans émotion, à la séance du Bundestag. L’Assemblée fédérale a chaudement applaudi, debout, ces passages forts des discours de N. Lammert et F.-W. Steinmeier, les représentants de l’AfD, eux, sont restés assis !

À travers les résultats chiffrés de l’élection on peut détecter les signes d’un double mécontentement : une partie de la gauche du SPD reproche aujourd’hui encore à F.- W. Steinmeier d’avoir été un artisan des réformes Harz quand il dirigeait, sous G. Schröder, les services de la chancellerie ; une partie de l’aile conservatrice de la CDU/ CSU ne s’est pas, pour sa part, résignée à voter pour un candidat social-démocrate, avec la volonté affirmée de reprocher à la chancelière son incapacité à présenter un candidat chrétien-démocrate de bon aloi et de lui rappeler qu’en favorisant le SPD, elle avait nourri en son sein son adversaire d’aujourd’hui. Dans le numéro de Der Spiegel (No. 7/11.2.2017, p. 20-21), sorti la veille de l’élection du président fédéral, Wolfgang Schäuble a lancé la campagne anti-Schulz, reprochant son populisme à l’ancien président du Parlement européen quand celui-ci copie Trump pour réclamer « make Europ great again » et le critiquant pour ne pas faire preuve d’une rigueur et d’une discipline suffisantes dans le respect des règles européennes ! Schulz donne du fil à retordre à la CDU/CSU, d’autant que celui-ci, comme l’AfD dans ses premières années, mobilise des citoyens qui s’étaient résignés à ne pas voter faute de se sentir représentés : selon une étude de Insa- Meinungstrend, la part des abstentionnistes de 2013 aurait augmenté de 70 % depuis que M. Schulz est le candidat du SPD à la chancellerie quand ce pourcentage ne serait aujourd’hui que de 40 % pour l’AfD et de 30 % pour la CDU/CSU. Parallèlement, de nombreux électeurs ne sont pas convaincus que la dynamique et l’engouement provoqué par M. Schulz soit durable. La CDU/CSU renvoie en tout cas volontiers à l’effet Steinbrück quand celui-ci avait redynamisé, il y a maintenant quatre ans, le SPD sans pour autant mettre véritablement en danger la CDU/CSU et une chancelière, décidée à relever le défi – elle que les médias décrivent aujourd’hui volontiers fatiguée et usée, comme H. Kohl en 1998, après 16 ans d’exercice du pouvoir.

Derrière les chiffres des sondages – à prendre, comme les événements les plus récents dans le monde le rappellent à souhait, avec beaucoup de précaution – se cachent bien évidemment des enjeux de pouvoir fondés sur les coalitions possibles ou non. Avec 31 % des voix le 24 septembre prochain, on se met à croire ou à rêver à nouveau au sein du SPD à une possible coalition SPD-Die Linke-Les Verts – appelée volontiers 2RG (2 mal Rot plus Grün) – qui totaliserait 48 % des voix contre 42 % à une coalition CDU/CSUVerts- FDP. C’est oublier qu’avec 48 % des voix, cela ne suffirait pas nécessairement à obtenir la majorité qualifiée des mandats au Bundestag puisque aussi bien il faudra encore compter avec les 12 % revenant à l’AfD. Cela deviendrait davantage plausible si le FDP, passant en deçà de la barre des 5 %, n’était pas représenté au parlement comme c’est le cas depuis 2013. Mais tous ces plans fondés sur l’arithmétique négligent les contenus politiques et les compatibilités partisanes. L’Allemagne est dans l’incertitude de mouvements divers jusqu’aux élections du 24 septembre 2017, elle conserve pourtant une certitude, à savoir que, si rien ne va plus, il restera toujours, comme ultima ratio, la possibilité pour la gouverner d’une nouvelle grande coalition CDU/CSU-SPD. La question première sera dans une grande coalition dirigée par le SPD et comment le prendrait A. Merkel.

Mouvement de l’électorat allemand il y a et quelques incertitudes de plus, malgré tout.

M. Schulz n’a pas déjà gagné, A. Merkel n’a pas déjà perdu.

 

Jérôme Vaillant est Professeur émérite de civilisation allemande à l’Université de Lille 3 et rédacteur en chef de la revue « Allemagne d’aujourd’hui ». Il est membre de l’AFDMA .

 

 

« Au lieu de stigmatiser l’Europe de Schengen, pensons plutôt à l’améliorer »

Par Cyrille Schott

 

Si cet espace et les règles qui le régissent n’existaient pas, Anis Amri, auteur de l’attentat de Berlin, aurait échappé à la police. Plutôt que de détruire ce système, il faut le perfectionner.

La fuite du terroriste de Berlin, Anis Amri, par les Pays-Bas, puis la France, pour finalement parvenir à Milan, a provoqué une avalanche de critiques de Schengen, désigné comme bouc émissaire. Nos frontières sont des passoires, retrouvons nos frontières : voilà les slogans martelés par nos souverainistes.

Des voix se sont élevées pour rappeler que la France avait actionné une clause des accords de Schengen pour rétablir provisoirement le contrôle à ses frontières et qu’elle n’était donc plus sous le régime de la libre circulation. Pour autant, peu de véritables défenses des accords de Schengen ont été exprimées. La mise de l’accent sur le périple du terroriste a été privilégiée par rapport à la mise en exergue de la remarquable coopération policière européenne. Lorsque Amri s’est échappé de Berlin, une traque a immédiatement été déclenchée à l’échelle européenne et toutes les polices se sont mobilisées, ce qui a conduit à l’élimination du terroriste à Milan par la police italienne.

Or, cette étroite coopération policière européenne est le fruit de la convention de Schengen, signée en 1985 et entrée en vigueur dix ans plus tard. Elle a permis la libre circulation à l’intérieur de « l’espace Schengen », qu’ont rejoint quatre pays non membres de l’Union européenne comme la Suisse ou la Norvège, tandis que quatre pays membres de l’Union n’y sont pas encore admis, malgré leur désir, comme la Bulgarie et la Roumanie. Seul le Royaume Uni, suivi pour des raisons géographiques par l’Irlande, n’y a pas été candidat.

Ce qu’il faut souligner, c’est que cette convention a donné naissance à la « coopération Schengen », fondée sur une coopération policière, judicaire et douanière toujours plus étroite et sur une base de données, le Système d’informations Schengen (SIS), qui réunit plus de 1,2 millions de signalements de personnes. Même un pays, comme le Royaume Uni, resté hors de l’espace Schengen, tient à avoir accès au SIS dans le cadre de la coopération Schengen.

Avant Schengen, l’Europe de la sécurité n’existe guère, ou très peu. Après Schengen, les choses s’accélèrent. Le traité de Maastricht crée en 1992 le pilier intergouvernemental « justice et affaires intérieures » (JAI), celui d’Amsterdam intègre en 1997 la coopération Schengen dans le cadre juridique communautaire et instaure « l’espace de liberté, de sécurité et de justice » (ELSJ), le traité de Lisbonne, signé en 2007, communautarise les questions liées à cet espace. L’évolution conduit de la coopération policière à la sécurité intérieure, qui devient un projet majeur de l’Union, marqué par des programmes d’action, puis des stratégies européennes de sécurité intérieure. La seconde stratégie de sécurité intérieure (2015-2020) a été, sans que les médias en parlent, adoptée en juin 2015, avec des priorités comme les luttes contre le terrorisme et la radicalisation, contre la grande criminalité, contre la cybercriminalité, ou la gestion intégrée des frontières extérieures.

En vérité, la coopération Schengen a constitué le laboratoire de la construction européenne en matière de sécurité. Des résultats tangibles ont été obtenus. La coopération policière peut s’appuyer sur l’agence Europol, de plus en plus opérationnelle et performante. La coopération en matière pénale n’a cessé de croître, avec, notamment, l’affirmation de l’agence Eurojust, les équipes communes d’enquête, le mandat d’arrêt européen et la reconnaissance mutuelle des décisions de justice dans le domaine pénal. Le système ECRIS (European Criminal Records Information System) connecte depuis 2012 les bases de données contenant les casiers judiciaires. Aux frontières extérieures, l’agence Frontex vient, depuis 2005, en appui des Etats, dans la gestion des frontières extérieurs.

Dans la lutte contre le terrorisme, les justices et les polices nationales se servent avec efficacité d’instruments comme le mandat d’arrêt européen – qui a permis le renvoi rapide en Belgique de l’auteur de la tuerie du Musée juif de Bruxelles –, ou encore le Système d’informations Schengen ou le système ECRIS (utilisé pour les auteurs de l’attentat chez Charlie Hebdo).

La question aujourd’hui est d’améliorer ces instruments, non de les détruire en anéantissant Schengen et tout ce qui s’est construit dessus pour développer la sécurité au sein de l’Union et des chacun des Etats membres. Ceux qui voudraient casser la coopération européenne, liée étroitement à Schengen, propagent l’illusion d’Etats à l’abri de la violence et du terrorisme derrière leurs frontières fermées. Ils semblent oublier que le terrorisme s’est bel et bien exprimé derrière ces frontières closes : Action directe ou les actes terroristes commanditées par des pays du Moyen Orient en France, les brigades rouges en Italie, la bande à Baader en Allemagne, l’IRA au Royaume Uni, ETA en Espagne. Certains auteurs des actes terroristes ont alors pu se réfugier dans des pays européens voisins et n’y être pas inquiétés, ou l’y être bien tardivement. Faire prendre cette situation « pré-Schengen » pour le paradis de la sécurité derrière des frontières dressées, c’est faire prendre des vessies pour des lanternes et se moquer du monde.

Le travail en cours à l’échelon européen vise à renforcer et perfectionner les instruments existants en vue d’une coopération policière et judiciaire plus performante encore, en appui à la compétence nationale, centrale dans la lutte contre l’insécurité. A titre d’exemple, l’action est engagée pour que les bases de données soient correctement renseignées, pour que l’on y accède plus aisément en les reliant notamment entre elles, que l’on s’en serve plus efficacement ; la directive sur les données des dossiers passagers (PNR) est mise en œuvre ; l’agence Frontex est renforcée et un corps de garde-frontières européens créé ; les contrôles aux entrées de la zone Schengen vont être élargis, devenir plus précis. L’énumération pourrait se poursuivre, tant la sécurité de ses citoyens est désormais au cœur du projet européen. Ce n’est pas en défaisant l’union, mais en la renforçant que nous améliorerons notre sécurité.

Publié dans LE MONDE du jeudi 12 janvier 2017

 

Cyrille Schott, préfet (h.) de région, ancien directeur de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice. Il est membre de l’AFDMA.

Cyrille Schott a été invité à représenter l’Institut National des Hautes Etudes de la Sécurité et de la Justice au 25ème forum économique de Krynica, qui est surnommé par les media le « Davos de l’Est » et qui réunit chaque année en Pologne, à 120 km de Cracovie, près de 3000 participants. Il est intervenu au sein du groupe de discussion consacré à « la coopération des Etats membres de l’Union européenne en matière de sécurité intérieure ». Le texte de son intervention a été publié dans les Cahiers de la sécurité et de la justice – n° 33,  la revue de l’Institut National des Hautes Etudes de la Sécurité et de la Justice sous le titre  « La sécurité intérieure de l’union européenne, entre avancées méconnues et défis de la crise ! »

Vous trouverez ce texte in extenso sur notre site www.afdma.fr

 

 

Un nouvel ouvrage d’Alfred Grosser : « Le Mensch »

L’éthique de l’identité

Clairement et concrètement, Alfred Grosser examine attentivement « l’humanité » dans tous les domaines de la vie pratique : la culture, la politique, l’éducation, le genre, l’histoire et la religion, l’argent et les mythes nationaux, et, naturellement, notre identité dans une Europe avec ou sans les réfugiés. Il met en garde contre le mépris de la politique et dresse un bilan du développement de l’humanité (« Menschwerden ») dans un contexte de désespoir par rapport au monde qui nous entoure. Son credo : « penser juste, donc à la fois avec justesse et avec justice ».

Diez Verlag.

ISBN 978-3-8012-0499-0

Alfred Grosser est membre de l’AFDMA.

 

Notes du Cerfa, n° 136

 

Nous sommes ravis de vous annoncer la parution en ligne de la nouvelle publication

« L’introduction du salaire minimum en Allemagne : un premier bilan »,  février 2017 ,

de Brigitte Lestrade, qui peut être téléchargée sur le site internet de l´Ifri.

L’introduction au 1er janvier 2015 du salaire minimum en Allemagne, une première dans un pays qui a toujours préféré laisser aux partenaires sociaux le soin de se mettre d’accord sur les salaires, a été précédée de débats houleux entre les tenants de la lutte contre le creusement des inégalités et les défenseurs de la compétitivité du pays. Contraint de le mettre en œuvre dans le cadre de l’accord de la grande coalition de 2013, le gouvernement a tenu compte des débats et l’a fixé à 8,50 euros/heure, soit un niveau modéré, nettement inférieur à la moyenne européenne. De plus, des exceptions – les jeunes, les stagiaires, etc. – ont été admises, ainsi que des délais de transition pour certains secteurs dans lesquels les bas salaires étaient largement représentés.

Brigitte Lestrade est professeur émérite de civilisation allemande contemporaine à l’université de Cergy-Pontoise.

 


Allemagne d’aujourd’hui

 Sommaire N° 219 (janvier – mars 2017)

 

Editorial

J.Vaillant : « Un électorat allemand en mouvement »

D.Herbet – : « L’inquiétante étrangeté du populisme » : les cas allemand et autrichien vus de France

N.Lammert – Migration et intégration : L’Allemagne et la France face aux défis européens du 21e siècle.

Documentation

T.Börtz, C. Deussen, M. Morzière, M. Zachow :Les bonnes pratiques du vivre ensemble. L’accueil des demandeurs d’asile en Suède, Allemagne et France.

 

J.-P. Cahn : Il y a soixante ans… la Sarre (re)devenait allemande.

W.Renz : Fritz Bauer, de l’histoire à la fiction. Un entretien mené par Jean-Louis Georget et Bérénice Zunino.

F.Danckaert : La longue histoire de La Grande Vadrouille en Allemagne (1967-2016)

 

L’actualité sociale par B. Lestrade.

Comptes rendus.

Notes de lecture de J.-C. François.

 

Dossier : Les artistes alternatifs dans la RDA des années 1980

Dirigé par Marianne Beauviche, Jean Mortier.

M.Beauviche : Introduction.

J.Mortier : La condition d’artiste plasticien en RDA durant l’ère Honecker.

M.Beauviche : L’évolution de la place des arts plastiques non conformes sur la scène artistique est-allemande.

P. Böttcher : À la marge de la « marge ». Carlfriedrich Claus, le collectif d’artistes Clara Mosch et la RDA.

E.Gillen : Embedded Underground. Klaus Hähner Springmühl, Richterstrasse n° 9 à Karl-Marx-Stadt.

S.Goepper : Subversion féminine dans les années 1980 en RDA : GabrieleStötzer et le collectif d’artistes Künstlerinnengruppe Erfurt / Exterra XX, entre création à l’ombre du Mur et impulsions féministes dans l’art international.

P.Kaiser : Îlots d’insoumission. Bohème et contre-culture en RDA en dehors de Berlin.

C.Tannert : Le vernis socialiste s’effritait. Les activités de la subculture à Berlin-Est et à Potsdam dans les années 1980.

L.Dammbeck : Le Premier Salon d’automne de Leipzig : ou comment, en RDA, l’art a investi des espaces publics.

A.Weissbach – Bienvenue au « Salon des refusés ». L’exposition Frühstück im Freien (Le déjeuner sur l’herbe) au musée Leonhardi de Dresde.

G.Girardet – Témoignage.

J.-L. Leprêtre – Témoignage.

Comptes rendus de J. Poumet.

Paul Kaiser, Bohème in der DDR. Kunst und Gegenkultur im Staatssozialismus – Jutta

Voigt, Stierblutjahre. Die Boheme des Ostens – Lutz Seiler, KRUSO.

 

 Documents / Dokumente

Au sommaire du n°1 /2017, un dossier sur « les sites mémoriaux »,  un dossier   «  histoire »  avec un portrait de Roland Jahn, directeur des archives de la Stasi, des souvenirs de soldats, et un dossier sur l’Autriche, « Tu felix Austria ».

Et, bien sûr, les rubriques  « Politique »,  « Culture », Société » et « Chronologie ».

 

Des articles en français et en allemand.

Pour plus d’informations : E-Mail : redaktion@dokumente-documents.info

Internet : www.dokumente.documents.info

 

 

Les manifestations franco-allemandes

 

Pour leur 27ème édition, les 10 et 11mars 2017,  les « Carrefours de la Pensée » de l’Université du Maine avaient choisi comme thème  :  «  Allemagne, si proche… si peu connue «

Cette manifestation a rassemblé plusieurs centaines de personnes, y compris de nombreux étudiants et lycéens au Palais des Congrès et de la Culture du Mans , et a été marquée en particulier par l’intervention de M. N. Meyer-Landrut , ambassadeur d’Allemagne .

L’Allemagne, pays voisin de la France, reste en grande partie méconnue alors qu’elle est fréquemment évoquée dans les médias. Le Carrefour se proposait d’aborder les regards croisés entre l’Allemagne et la France pour tenter d’analyser et de corriger certaines perceptions simplistes d’un pays qui est souvent érigé soit en modèle, soit en repoussoir .

Ce fameux « modèle allemand » est cité en matière d’économie et de protection de l’environnement. La place de l’Allemagne en Europe, tantôt géant économique mais nain politique, avant l’unification,  puis puissance dite hégémonique ou moteur, depuis 1990, travaillant en harmonie ou en décalage avec la France, était une autre préoccupation du Carrefour. En cette année de célébration du jumelage le plus ancien d’Europe ( 12 siècles ) entre Paderborn et Le Mans  il convenait de souligner cette histoire exceptionnelle .

Parmi les invités à ce colloque figurait notre ami Bernard Viale, sur le thème : « les différences cachées entre l’Allemagne et la France «, à l’aune de la trentaine d’années qu’il a vécues chez nos voisins et de son expérience à l’OFAJ.

Vous trouverez ci après le texte de son intervention. Vous pourrez également la voir en vidéo (env. 30’) : http://carrefoursdelapensee.univ-lemans.fr/fr/carrefour-2017-1/videos.html

Jean-Paul Couasnon, délégué régional AFDMA , coordonnateur des festivités Le Mans-Paderborn « 2017, douze siècles de fraternité , cinquante ans de jumelage municipal «

 

 « Les différences cachées »

 Par Bernard Viale

Le titre de mon intervention m’a été inspiré par celui d’un opuscule rédigé par Edward T. Hall, Professeur et anthropologue mondialement connu de la communication non-verbale et de la communication interculturelle. Quelques titres de ses publications : « Le langage silencieux », « la dimension cachée », « Au-delà de la culture », dans lesquels il explore et analyse le non-dit dans les cultures, en particulier dans les cultures française et allemande. L’ambition de cet opuscule, commandé par l’hebdomadaire « Stern » était d’aider les entreprises françaises  à communiquer et à travailler plus efficacement avec leurs partenaires allemands. Il a été publié il y a une trentaine d’années, mais ses thèses n’ont visiblement rien perdu de leur actualité puisqu’elles sont encore reprises dans les formations de l’INSEAD par la Professeur Erin Meyer et qu’elles font l’objet d’un chapitre entier du dernier ouvrage de Jacques Demorgon, « l’homme antagoniste ». Jacques Demorgon, philosophe et sociologue, est chercheur universitaire. Il a fortement marqué la recherche interculturelle à l’Office franco-allemand pour la Jeunesse, auquel j’ai moi-même consacré presque toute ma vie professionnelle à divers postes de responsabilité.

Avant d’entrer à l’OFAJ, j’avais participé ou dirigé de nombreux échanges de jeunes en France et en Allemagne et travaillé pendant 2 ans, en totale immersion dans une association allemande. J’étais alors fraîchement émoulu de l’université française. Cette association avait eu la témérité de confier ses échanges internationaux à un jeune Français, méridional de surcroît, mais ardent promoteur de la réconciliation franco-allemande et convaincu de son apport essentiel pour la construction européenne. C’est dans cette période, dans le travail au quotidien avec des collègues allemands dans une structure allemande, que j’ai commencé à prendre  conscience de nombreuses et profondes différences entre nos deux cultures et des efforts d’adaptation que cela exigeait de moi, sans toujours comprendre pourquoi, d’ailleurs, ce qui ne facilitait pas les choses. La lecture des ouvrages de Hall m’a beaucoup aidé par la suite, alors que j’ai occupé divers postes de responsabilité au siège de l’OFAJ en Allemagne pendant 28 ans, puis en France pendant 6 ans.  L’OFAJ est une institution binationale animée par des Français et des Allemands, un laboratoire de la communication interculturelle franco-allemande. C’est un symbole de l’amitié et de la coopération entre nos deux pays, ce qui ne le met cependant pas à l’abri des différences, des conflits et des phénomènes de domination culturelle.

Je voudrais dans ce contexte ouvrir une parenthèse : bien entendu, chaque individu est unique. On ne peut pas ignorer les différences sociales, économiques, régionales, culturelles, qui existent dans chaque pays. Mais « l’existence exige une certaine systématisation, une sorte de mécanisme supérieur permettant à des individus divers de coordonner leurs activités. » C’est la définition que retient Edward T. Hall de la culture. Par ailleurs,  quand on parle des différences entre les cultures, le risque est grand de se voir reproché d’accentuer les préjugés ou les stéréotypes, que l’on encourage toujours à combattre dans la relation franco-allemande ou plus largement dans les relations interculturelles. En ce qui me concerne, il me paraît important  d’interroger ce que certains considèrent comme des préjugés ou des stéréotypes pour mieux les comprendre. Ils ont souvent une part de vérité. Nous avons tous besoin de références, ce d’autant plus que nous nous trouvons dans un environnement étranger. Mon expérience personnelle est nécessairement subjective. Elle m’a montré que si tous les Français ne sont pas comme ci et tous les Allemands ne sont pas comme ça, il y a quand même des phénomènes  qui montrent qu’ils sont globalement différents en de nombreux points.

Je ne pourrai pas cependant aborder toutes ces différences dans les 20 minutes qui me sont imparties. Je me contenterai donc de reprendre deux aspects particulièrement développés dans l’œuvre de Hall, la gestion du temps et de l’espace, auxquels j’ajouterai le rapport à l’autorité.

 

La gestion du temps :

Hall fait ici une distinction importante entre le monochronisme et le polychronisme. En gros, les cultures monochroniques sont celles dans lesquelles on fait une chose à la fois, en mettant l’accent sur une programmation linéaire, avec une forte adhérence aux horaires, aux dates, aux délais. On les trouve dans les pays germaniques, anglo-saxons et dans le nord de l’Europe, qui ont connu plus tôt et plus intensément la révolution industrielle, avec des processus de production plus structurés. Il paraît aussi évident que nos comportements n’ont pas aussi rapidement évolué que nos conditions de vie. Dans les pays froids, la nécessité de prévoir longtemps à l’avance la survie à l’hiver, avec  une programmation précise et à long terme, impose une gestion de calendrier rigoureuse. Ceci vaut d’ailleurs aussi pour la gestion de l’espace, sur laquelle nous reviendrons. A l’opposé, les cultures polychroniques, où les activités peuvent se chevaucher, se recouper, où on fait souvent plusieurs choses à la fois, ont un rapport plus souple au temps et aux programmes. C’est le cas dans l’Europe du sud, le Moyen-Orient et l’Afrique.

Quelques exemples :

  • La ponctualité :

Certes, tous les Allemands ne sont pas ponctuels et tous les Français ne sont pas systématiquement en retard…On y attache cependant une plus grande importance à la ponctualité en Allemagne, où tout est programmé longtemps à l’avance. Un retard  à une réunion de quelques minutes (maximum 8 à 10 minutes contre 12 à 15 minutes en France selon certaines études), sans excuse préalable, est considéré comme un manque de respect ou d’intérêt. Au début de mon travail à l’OFAJ, j’étais étonné par la ponctualité de mes collègues allemands non seulement pour leur arrivée mais aussi pour leur départ du bureau. A 17 heures, tous partaient, alors que les Français avaient encore des choses à faire ou à finir, ou bien allaient encore discuter avec d’autres collègues. Notons ici que les horloges biologiques qui rythment l’activité humaine ne sont pas forcément les mêmes. Tout particulièrement dans la partie orientale de l’Allemagne, les journées commencent plus tôt et finissent plus tôt, ce qui n’est pas évident pour des Français ou des Européens du sud. Nous ne sommes pas nécessairement tous en forme au même moment.

On retrouve ici l’aspect monochronique précité. Selon l’adage allemand « Dienst ist Dienst und Schnaps ist Schnaps », (il y a un temps pour le travail et un temps pour faire la fête) , à savoir « il y a un temps pour chaque chose ». Les Allemands n’aiment pas trop le mélange des genres et cherchent moins que les Français à nouer des relations personnelles pendant le temps de travail. Ils se méfient par exemple des repas d’affaires en France, qui débordent souvent sur un emploi du temps préétabli, et peuvent les mettre mal à l’aise. Ils sont très attachés à une bonne programmation, au respect des horaires et d’un ordre du jour bien détaillé et suivi à la lettre.

  • Temps long, temps court.

Une chose surprenante pour nous Français en contact ou en relation avec les Allemands, c’est la précision et les délais, extrêmement longs, de préparation. J’ai eu dernièrement un appel téléphonique d’une étudiante allemande me demandant des noms de personnes à contacter pour un voyage d’étude à Paris en mai…2018 ! Combien de fois n’ai-je entendu se plaindre des responsables allemands de jumelages qui avaient écrit à leur partenaire en octobre pour planifier un séjour en France à Pâques de l’année suivante de n’avoir toujours pas de réponse à Noël.

Il faudrait ici évoquer également le « contexte d’information » des Allemands, qui apprécient longtemps à l’avance une foule de détails ou d’engagements que les Français sont souvent incapables de fournir si tôt, à défaut de tenir. Il s’agit ici de l’implicite et de l’explicite dans nos contextes d’information : souvent, ce qui va sans dire pour les Français va beaucoup mieux en le disant pour les Allemands. Les différences dans la publicité dans les deux pays est très révélatrice à cet égard.

Ainsi, il m’a été donné à plusieurs reprises de faire partie du jury du Prix franco-allemand du journalisme, décerné chaque année. Pour la presse écrite comme pour la radio, les Allemands trouvent les contributions françaises trop courtes et trop superficielles. Les Français, empreints de leur légendaire esprit de synthèse, trouvent les contributions allemandes certes bien documentées, mais trop longues et ennuyeuses.

C’est une difficulté que connaît la chaîne Arte, à laquelle on reconnaît beaucoup de qualités, mais qui a du mal à toucher un large public dans les deux pays. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Arte présente d’ailleurs peu de véritables co-productions franco-allemandes mais des productions françaises ou allemandes sur des sujets déterminés.

Autre point concernant la gestion du temps : dans la vie économique, en Allemagne plus qu’en France, le temps est un critère de compétence. L’ancienneté est synonyme de compétence, d’engagement au service de l’entreprise et de réussite personnelle. Il n’est pas rare de rencontrer des ingénieurs ou des cadres supérieurs qui ont fait leurs débuts tout en bas de l’échelle dans l’entreprise. C’est moins  fréquent en France, ou les diplômes, surtout ceux des Grandes écoles pour le secteur industriel, ont plus d’importance.

 

La gestion de l’espace :

L’organisation de l’espace dans lequel nous vivons est un aspect essentiel de notre communication non-verbale et des signaux que nous émettons. Dans les stages de formation des animateurs d’échanges de jeunes de l’OFAJ, une part importante du temps est souvent consacrée au  « décryptage », à la lecture de l’environnement dans le pays d’accueil, à l’observation des individus dans leur quotidien pour mieux comprendre ces signaux.

  • La distance interpersonnelle :

Dans ses études, Hall a montré que les notions d’espace personnel et l’instinct de territorialité sont étroitement liés chez les Allemands. Au risque de caricaturer un peu, qui n’aura pas observé dans les lieux de vacances l’été le ballet des pères de famille allemands allant déposer très tôt le matin les serviettes sur les transats autour de la piscine ou sur la plage ? Plus sérieusement, je me souviens que, lorsque j’avais acheté ma maison en Allemagne, mes amis allemands m’avaient fortement conseillé de souscrire rapidement une assurance défense et recours (les Rechtschutzversicherungen) en cas de conflit de voisinage.

Par ailleurs, des études ont montré que la distance normale de communication entre les individus est plus grande pour les Allemands que pour les Français. Une gêne peut résulter d’une trop grande proximité. Une illustration en est par exemple l’espace plus important réservé aux clients dans les restaurants en Allemagne.  De plus, à la différence de nos habitudes, parfois inconscientes, en France et dans l’Europe du Sud, il y a peu de contacts physiques dans la communication interpersonnelle. Je m’étais étonné lors de mon 1er séjour en Allemagne de voir ma correspondante allemande toucher la main de son père pour le saluer.  Même si cela est peut-être en train de changer, surtout chez les jeunes, la pratique de la bise reste souvent un épisode cocasse des premiers contacts franco-allemands.

Dans un même ordre d’idée, on peut relever la taille des lits, dont la longueur est certes adaptée à la morphologie des Allemands, mais dont la largeur est certainement révélatrice, avec souvent deux matelas séparés.

  • le rapport à la nature et à l’environnement :

Même si de plus en plus de Français découvrent les plaisirs de la randonnée, force est de constater que c’est en Allemagne une tradition plus ancienne, avec des sentiers bien balisés, des bancs pour le repos, des cabanes pour se mettre à l’abri. La forêt occupe toujours une place importante dans l’inconscient et la culture allemande.

La propreté des espaces publics est généralement bien respectée, le tri sélectif largement pratiqué, avec même les différentes couleurs pour le verre, les bouteilles en plastique consignées, ce qui ne manque pas d’étonner les Français. La place des partis écologistes dans le paysage politique reflète bien une volonté de protection de l’environnement, certainement en relation avec le fort degré d’urbanisation et d’industrialisation de l’Allemagne. Même dans les régions fortement industrialisées de la Ruhr ou du Bade-Wurtemberg, on est surpris par le nombre et la qualité des espaces verts ainsi que par la propreté des lieux publics et privés.

 

  • Tolérance au bruit :

Pour des raisons climatiques déjà évoquées, l’isolation de l’habitat répond à des normes plus sévères en Allemagne. Le souci d’économiser de l’énergie est venu conforter ce besoin d’isolation. Dans les climats froids, le temps passé dans des endroits fermés et protégés est nécessairement plus important que dans les climats tempérés ou chauds, où on vit plus à l’extérieur et où on est plus exposé aux nuisances sonores. Les huisseries, portes et fenêtres parfois doubles, sont de meilleure qualité qu’en France et garantissent une isolation phonique efficace. Même si les Allemands peuvent être bruyants dans des séquences de vie particulières, par exemple  quand ils font la fête ou quand ils sont en vacances à l’étranger, leur tolérance au bruit reste mesurée dans la vie de tous les jours. Je me souviens de panneaux interdisant aux enfants de jouer dans des aires de jeux proches d’habitations à certaines heures de la journée. Pas question non plus de tondre son gazon ou de planter un clou en dehors de certains  horaires. Là aussi, il y a un temps pour chaque chose.

 

Le rapport à l’autorité :

Il est parfois surprenant et même désagréable pour des Français en Allemagne, même si c’est, aussi, quelque part, rassurant.

Le slogan « die Polizei, dein Freund, dein Helfer », soit, en gros, « la police, cet ami qui te veut du bien » est pour le moins inhabituel pour des Français. Les Allemands sont très soucieux de leur bon droit et du respect des règles. Ils n’hésitent pas à faire appel à la police même dans des situations litigieuses pour nous bénignes, pour un pare-choc effleuré par exemple. De même, les « Rechtsschutzversicherungen » soit les assurances défense et recours, sont sollicitées au moindre litige pour obtenir réparation ou dédommagement. Les avocats sont très nombreux et la justiciarisation de la vie quotidienne est plus forte en Allemagne qu’en France. On n’hésite pas à saisir la justice pour des conflits mineurs.

La vie quotidienne n’est cependant pas à l’abri des incivilités, particulièrement dans les grandes concentrations urbaines, mais le respect de la loi est considéré comme sacré par de nombreux citoyens, qui se sentent parfois eux-mêmes chargés de le mettre en œuvre. Si on traverse au rouge alors qu’il n’y a pas de véhicule en vue, il n’est pas rare de se faire apostropher publiquement par des passants et se voir rappeler le mauvais exemple que l’on montre. De même, par exemple en cas d’infraction au code de la route, même mineure, il n’est pas rare que des citoyens informent la police, ce que les Français ont tendance à considérer comme de la délation. On aide la police à faire son travail et on contribue au respect de la loi.

Sachez enfin que la coopération entre les polices française et allemande fonctionne bien. J’ai été récemment flashé pour un léger excès de vitesse sur une autoroute de la Rhur. Deux semaines après, je recevais une lettre rédigée dans un français parfait m’enjoignant de verser sous quinzaine la somme de 10€ sur le compte du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, faute de quoi, une procédure  de recouvrement serait ouverte. Je ne suis pas sûr qu’en France, on aurait lancé une procédure internationale pour une telle somme…

 

Quelques explications: le protestantisme comme grille de lecture de la culture allemande

L’Allemagne célèbre cette année les 500 ans de la Réforme. En 1517, Luther placarda sur le portail de l’Eglise de Wittenberg, en Saxe, soit dans la partie orientale de l’Allemagne, une proclamation en 95 thèses critiques de l’Eglise catholique. Ce fut l’acte fondateur du protestantisme. Il y affirme que le salut  est un don de Dieu, reçu par la foi sincère, sans intercession de l’Eglise. Il proclame donc un rapport direct entre le croyant et Dieu, symbole de l’autorité. Les protestants n’ont pas, à l’inverse des catholiques, la confession pour les absoudre de leurs péchés. Cela pourrait être, pour moi, une explication à leur rapport et au respect de l’autorité.

Guy Sorman, publiciste et philosophe, a publié récemment un article dans un hebdomadaire français sous le titre : « Et si l’héritage de Luther était le moyen de mieux comprendre les Allemands et leur rapport à l’argent, à la musique, aux livres … et même à la France ? »

La société française, pour l’essentiel, a été marquée par le catholicisme, comme la société allemande a été marquée par le protestantisme, même si, de chaque côté, on ne se reconnaît pas toujours comme tel. Luther a légitimé une culture qui préexistait en Allemagne et ce n’est certainement pas un hasard si le protestantisme s’est surtout développé dans le Nord et l’Est de l’Allemagne ainsi que dans les pays anglo-saxons et le Nord de l’Europe, qui ont un climat plus froid et plus rude, et pour qui le travail et l’austérité ont une valeur en soi.

Montesquieu, malgré quelques approximations, développe dans  « l’esprit des lois » sa « théorie des climats » dans laquelle il précise, entre autres, « dans les pays froids on aura peu de sensibilité pour les plaisirs ; elle sera plus grande dans les pays tempérés ; dans les pays chauds elle sera extrême. »

Pour revenir à la gestion de l’espace, j’ai souvent accompagné de hauts responsables politiques dans la visite de leurs homologues dans l’autre pays. Les Allemands étaient toujours étonnés (le mot est faible) du lustre des attributs du pouvoir en France autant que les Français déçus de la fonctionnalité et de la simplicité de la vie publique allemande. On cite d’ailleurs souvent l’exemple de la Chancelière allemande, qui ferait elle-même ses courses et habite un appartement dans un immeuble quelconque à Berlin. Le curseur entre fonctionnalité et esthétique, rationalité et émotion, n’est pas placé au même endroit dans nos deux cultures.

L’influence du protestantisme  pourrait expliquer pourquoi l’Etat allemand est géré avec ce que les Français considèrent comme de l’austérité et pourquoi la Banque centrale de Francfort souhaiterait imposer cette austérité à toute la zone Euro. Selon Luther, les dettes sont haïssables. En allemand, le terme de « Schuld » signifie à la fois la dette et la faute. C’est le même mot. Par ailleurs, la situation chaotique que nous connaissons en France actuellement, avec des candidats à la plus haute élection suspectés de malversations, serait absolument inimaginable en Allemagne

Est-ce un hasard si la Chancelière, Angela Merkel, est fille de pasteur, le dernier Président de la République allemande, Joachim Gauck, était pasteur lui-même, Wolfgang Schäuble, ministre des finances, luthérien ? Je ne le pense pas.

 

Deux mots de conclusion :

Toutes ces observations ne sont certes pas exhaustives. Avec la multiplication des échanges de toutes sortes, les choses évoluent, mais elles évoluent lentement. Nos comportements, hérités de longues traditions et transmis souvent par mimétisme, évoluent moins vite que nos conditions de vie. La réconciliation avec l’Allemagne est derrière nous, mais le rapprochement avec notre voisin et les progrès de la construction européenne rendent encore plus nécessaire une meilleure connaissance et une meilleure compréhension. Après une phase où il importait de souligner ce que nous avions en commun, je soutiens la thèse qu’il ne faut pas hésiter à aborder les différences, pas pour les effacer, mais pour mieux les prendre en compte. La diversité est une richesse de l’Europe. Sachons aussi la respecter et la préserver.

 Bernard Viale

Ancien Coordonnateur de l’OFAJ

Délégué à la Communication de l’AFDMA

 

 

Grand Prix Franco-Allemand des Médias 2017

attribué à       SOS MEDITERRANEE

Le Grand Prix Franco-Allemand est attribué cette année à SOS MEDITERRANEE, association européenne de sauvetage des réfugiés naufragés en Méditerranée. C’est sur elle que s’est porté le choix des membres du Prix Franco-Allemand du Journalisme (PFAJ). Thomas Kleist, Président du PFAJ et PDG de la Saarländischer Rundfunk, qualifie d’inestimable la contribution de SOS MEDITERRANEE à la résolution de l’actuelle crise des réfugiés. « Les images récurrentes de tant d’hommes et de femmes en détresse, prêts à risquer jusqu’à leur existence pour une vie meilleure, ne cessent de nous hanter. SOS MEDITERRANEE est sur le terrain quand d’autres détournent le regard », affirme T. Kleist. « Des milliers de réfugiés ont été sauvés ces dernières années d’une noyade certaine. Cela mérite le plus grand respect. » Le Grand Prix Franco-Allemand des Médias est attribué chaque année à une personnalité ou à une organisation qui s’est particulièrement illustrée en œuvrant pour un rapprochement entre les peuples en Europe. Selon Willi Steul, PDG de Deutschlandradio, l’attribution du prix à SOS MEDITERRANEE est une prise de position claire contre l’isolationnisme. « On ne résoudra rien en se repliant sur soi. Si l’on n’est pas prêt à aider les plus pauvres parmi les pauvres, c’est qu’on n’a rien compris à l’histoire de l’Europe, jalonnée de catastrophes. Le travail de SOS MEDITERRANEE est en ce sens à la fois un gage d’humanité et un avertissement qui doit nous inciter à défendre résolument les valeurs européennes fondamentales, en interne comme vers l’extérieur. »

Simone Veil, Volker Schlöndorff, Valéry Giscard d’Estaing, Helmut Schmidt, Alfred Grosser, ou encore Jean Asselborn ont été lauréats de ce prix, tout comme Plantu, le caricaturiste du journal Le Monde, avec son association « Cartooning for Peace ».

L’association européenne de sauvetage en mer SOS MEDITERRANEE est une organisation non-gouvernementale. Elle a été créée en 2015 par Klaus Vogel, capitaine de la marine marchande, et Sophie Beau, actuelle responsable des projets humanitaires. Elle intervient en Méditerranée depuis février 2016 avec son bateau de sauvetage, Aquarius. A ce jour, SOS MEDITERRANEE a secouru plus de 13 000 personnes auxquelles elle a sauvé la vie.

Remise du Prix le 4 juillet à Paris.

 

A la Maison Heinrich Heine,

Cité universitaire internationale de Paris, 27c Bd Jourdan, Paris 14ème

 Conférence-débat

Mercredi 17 mai 2017,  de 19h30 à 21h30

« Le Mensch. L’éthique des identités . »
Avec Alfred Grosser et Michaela Waigel
Qui détermine ce qu’est l’homme ?

Alfred Grosser, grand Européen, décortique la genèse et la morale de l’identité sociale sous toutes ses facettes. Ainsi, il s’en prend à la source de tous les maux, plus actuelle que jamais – ce doigt pointé pour désigner l’autre : ce terrible « LES » : « LES musulmans, LES femmes, LES Juifs, LES Allemands, LES réfugiés ». Mettant en garde contre le mépris de la politique, il dresse le bilan du « devenir homme au milieu du désespoir face à l’actualité du monde ». Le Mensch. Die Ethik der Identitäten est paru au Dietz Verlag, 2017.

 

Conférence-débat

Mercredi 14 juin 2017, de 19h30 à 21h30

« Allemagne, pays de Luther «
Pourquoi la Réforme nous marque encore aujourd’hui

Luther 2017 : 500 ans de la Réforme

L’an 1517 marque un tournant historique, significatif pour l’identité de l’Allemagne.

En effet, les 95 thèses de Luther sur le commerce des indulgences furent un signal qui introduisit non seulement un renouveau sur le plan religieux, mais également une transformation profonde sur le plan des mentalités. Au cours de la Réforme naquît une culture protestante qui, encore aujourd’hui, exerce une forte influence sur les conceptions de l’État, l’économie, la famille, l’éducation ainsi que le rôle sociétal de la femme.

Dans son livre Deutschland, Lutherland (« Allemagne, pays de Luther » non traduit, Blessing, 2015), Christine Eichel s’attache à découvrir à travers de pertinentes anecdotes les traces de la Réforme dans l’Allemagne contemporaine.

„Le livre d’Eichel est passionnant, et pas seulement pour les enfants de pasteurs ! L’histoire politique, religieuse et culturelle de l’Allemagne est illustrée de façon vivante et facile à lire. » Margot Käßmann pour le Tagesspiegel

Intervenants : Christine Eichel, Sylvie Toscer-Angot.

Modérateur : Johannes Wetzl, journaliste

 

Vous trouverez l’ensemble du programme culturel (concerts, colloques, conférences, cinéma…) de la maison Heinrich Heine sur son site www.maison-heinrich-heine.org

 

 

 

La vie de l’AFDMA

 L’assemblée générale de l’AFDMA a eu lieu le 9 février 2017 à l’hôtel Beauharnais.

L'assemblée générale, avec, à gauche et au 1er plan : Le Président d'honneur, le Général Jean-Louis Brette, le Président, le Général Bertrand Louis Pflimlin, le Secrétaire général, le Général Olivier de Becdelièvre. A droite : l'Ambassadeur d'Allemagne, M. Meyer- Landrut.

L’assemblée générale, avec, à gauche et au 1er plan : Le Président d’honneur, le Général Jean-Louis Brette, le Président, le Général Bertrand Louis Pflimlin, le Secrétaire général, le Général Olivier de Becdelièvre. A droite : l’Ambassadeur d’Allemagne, M. Meyer- Landrut.

Dans son rapport moral, le Président Bertrand Louis Pflimlin a rappelé que l’AFDMA, selon l’expression de son Président d’honneur le Général Jean-Louis Brette, est une « académie de militants ». « La décoration n’est pas un aboutissement mais un début d’engagement » pour des personnalités porteuses d’une certaine idée des relations franco-allemandes. L’avenir de nos deux pays est étroitement lié et il nous appartient de renforcer ce lien face à de nouveaux défis.

Dans son rapport d’orientation, notre Président a appelé à agir selon nos forces et nos moyens selon trois axes principaux:

  • poursuivre la politique d’information et améliorer la visibilité en faisant vivre le site internet par de nombreuses contributions des membres de l’association.
  • renforcer le réseau par une coopération plus étroite avec d’autres associations franco-allemandes
  • poursuivre les actions des Délégués régionaux en direction de la jeunesse et des autorités consulaires locales.

Après de brefs rapports d’activité des Délégués régionaux présents, une discussion s’est ensuite engagée avec S.E.M. Meyer-Landrut, ambassadeur, qui nous offrait son hospitalité. Il a souligné que l’année 2017 était particulière avec des échéances électorales dans les deux pays et dans un paysage politique instable (USA, Brexit…). La coopération franco-allemande sera d’autant plus importante et l’Allemagne a besoin d’une France forte. La nécessité d’un resserrement de nos liens a été confirmée par tous les participants.

Les discussions ont pu ensuite se poursuivre en toute convivialité autour d’un verre de l’amitié dans le cadre somptueux de l’hôtel Beauharnais et conclure une assemblée générale particulièrement réussie.

Un compte rendu plus détaillé a été envoyé à tous les membres de l’AFDMA.

 

Distinction

Monsieur Joël Bruneau, Maire de Caen, a convié à une réception organisée le 1er mars 2017 en l’honneur de

Mme Anne-Marie Denizot

Présidente de l’Association Caennaise pour la Connaissance de l’Allemagne au Coeur de l’Europe (ACCA), de 1986 à 2016.

Mme Denizot s’est investie avec force et conviction pendant près de 60 ans dans le but de favoriser le rapprochement  des peuples français et allemand et de tisser des liens d’amitié entre les Caennais et les Wurzburgeois.

Mme Anne-Marie Denizot est Déléguée régionale de l’AFDMA pour la Normandie.

 

Décès

Nous venons d’apprendre le décès de Mme Hanoun Madré, membre de notre association.

Les obsèques ont eu  lieu le 2 mars 2017 en l’Eglise Notre Dame du Val de Grâce (Paris 5ème).

Nos condoléances les plus sincères à la famille et à ses proches.

 

A  vos agendas !

Déjeuner – débat vendredi 27 octobre 2017

  • 10h à 12h : visite de la cave historique des Hospices de Strasbourg

Rdv à 10 h – Porte de l’Hôpital

Accès : Tram A ou D – arrêt Porte de l’Hôpital puis marcher 50m

  • 12h 30 : Déjeuner- débat au Mess des Officiers Place Broglie .

Thème : « Les élections allemandes »

Intervenants :

* Pr Dr Frank Baasner, Directeur du DFI Ludwigsburg

* M. Sylvain Schirmann, ancien Directeur de l’IEP Strasbourg

Animatrice : Mme Aude Gambet, Journaliste

Accès : Tram A (direction Parc des sports) ou D (direction Poteries) descendre à la station Homme de Fer – (2ème station)

Puis prendre Tram B (direction Hoenheim) ou C (direction Rodolphe Reuss)

Descendre à Broglie (1 station)

Informations pratiques :

* A l’issue de la visite de la cave historique (Prix € 15.- par personne) est servie une dégustation de vin et de kougelhopf

* Le menu du déjeuner servi au Mess des Officiers est le menu du jour dont la composition ne sera connue que quelques jours plus tôt.

* Prix du déjeuner avec boissons et café € 18.-

Inscriptions pour le 15/10/2017 au plus tard : and.kempf@free.fr ou 06.42.23.09.09

 

Site internet

L’AFDMA dispose maintenant d’un outil de communication, le site  www.afdma.fr.

Il sera régulièrement mis à jour pour répondre à la mission de notre association d’information sur les réalités allemandes et la relation entre nos deux pays, au service de l’Europe.

Merci de nous aider à faire vivre ce site par vos témoignages et contributions. N’hésitez pas à nous contacter !

 

 

APPEL / RAPPEL

 

 

La vie de l’AFDMA, ce sont aussi les cotisations de ses membres.

 

Le montant reste inchangé en 2017 : 30€, à adresser par chèque dans les meilleurs délais à notre trésorier,    Bernard Lallement, 142 rue Boucicaut, 92260 Fontenay aux Roses.

 

Pour tout virement, voici les coordonnées bancaires de l’AFDMA :

Compte n° 08231147386 auprès de la Caisse d’Epargne d’Ile de france

IBAN : FR76 1751 5900 0008 231 4738 636