La coopération franco-allemande plus importante que jamais en période de crise

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, et la présidente du Bundestag, Bärbel Bas, l’ont souligné lundi lors d’une session de l’Assemblée parlementaire franco-allemande à Berlin : la coopération franco-allemande importe particulièrement dans les périodes de crises comme celle que nous traversons.

En envahissant l’Ukraine, la Russie a aussi attaqué l’ordre de paix européen, a exposé Mme Baerbock devant les députés allemands et français présents. Au sein de l’Union européenne, des Nations unies, de l’OTAN, du G7 et du G20, nous y avons répondu sans ambiguïté. « Nous l’avons montré : ensemble, nous sommes plus forts face à cette terrible guerre ». « Nous n’y serions pas arrivés sans une forte solidarité entre la France et l’Allemagne. »

L’Allemagne n’entretient de liens aussi étroits avec aucun de ses voisins, a rappelé la ministre. « Cette confiance est infiniment précieuse. Mais elle ne va pas de soi. ». « Il faut investir dans l’amitié », « surtout quand il arrive que nos avis divergent ». « Nous avons devant nous de grands défis que nous ne pouvons relever qu’ensemble », à l’instar du changement climatique.
Dans un message vidéo, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna a souligné que la France et l’Allemagne travaillaient main dans la main pour garantir l’approvisionnement en gaz et en électricité à court terme et pour déployer une stratégie de neutralité carbone à long terme, notamment grâce à l’hydrogène vert.

« Nous ne devons pas nous laisser diviser », a renchéri Mme Bas. « Nous devons préserver la cohésion en Europe ». La situation actuelle rend la coopération encore plus importante aujourd’hui. L’Allemagne et la France ont des approches différentes sur certaines questions, et aussi « des intérêts divergents et légitimes », a souligné la présidente du Bundestag. Mais cela arrive dans une véritable amitié. « Notre force tient à la capacité de transformer ces différences en progrès pour l’Europe. »

Mme Baerbock est revenue sur le report du Conseil des ministres franco-allemand prévu le 26 octobre dernier. Ce report ne tenait pas à de mauvaises relations. Au contraire, « ces relations sont si intensives que nous voulons évoquer des questions touchant à l’identité que nous n’avons encore jamais abordées jusque-là », a-t-elle dit, par exemple dans le domaine de l’armement ou de l’énergie.

« Nous coopérons encore plus étroitement lorsque les sujets sont complexes », a abondé la secrétaire d’État française aux Affaires européennes, Laurence Boone. Le Conseil des ministres franco-allemand a été reporté pour permettre un travail plus approfondi sur les différents thèmes et parvenir à des résultats substantiels.

Annelena Baerbock a admis des divergences entre Paris et Berlin sur l’utilisation de l’énergie nucléaire. Mais les deux gouvernements examinent « la manière dont le moteur franco-allemand peut faire avancer l’union énergétique de l’Europe ». Car telle est la bonne réponse à la guerre menée par la Russie en Ukraine. Par ailleurs, la France et l’Allemagne travaillent main dans la main pour développer les énergies renouvelables. Et également « concernant les objectifs climatiques », a ajouté Mme Boone. L’objectif commun est une économie neutre en carbone. « C’est ainsi que nous atteindrons la sécurité énergétique sur notre continent ».

Créée en 2019, l’Assemblée parlementaire franco-allemande est composée de 50 députés de l’Assemblée nationale et de 50 députés du Bundestag. Elle se réunit au moins deux fois par an. En savoir plus