Les Allemands et Napoléon à l’heure du bicentenaire

LES ALLEMANDS ET NAPOLÉON À L’HEURE DU BICENTENAIRE

Napoléon a déterminé l’histoire de l’Allemagne autant qu’il a façonné celle de la France, tous les Allemands le reconnaissent. Ils l’ont rappelé depuis vingt ans par de multiples manifestations. Mais quel jugement portent-ils aujourd’hui sur sa personne et sur son œuvre ?

Par Michel KERAUTRET, Fonctionnaire parlementaire, historien.

Article paru dans la « Revue politique et parlementaire » au 2ème trimestre 2021 et publié avec l’accord de l’auteur.

 

« Au début était Napoléon » (Am Anfang war Napoleon).

Cette formule de Thomas Nipperdey constitue désormais un lieu commun (1). Reste à savoir si le démiurge a travaillé pour le meilleur ou pour le pire. Modernisateur éclairé pour certains, d’autres le rendent coupable de tout ce qui a suivi, les nationalismes, voire le fascisme et l’hitlérisme (2). Les polémiques n’ont pas manqué depuis deux siècles, reflétant les enjeux des époques successives.

En 2001, pourtant, dans l’essai qu’il lui consacrait parmi les « lieux de mémoire » allemands, Hagen Schulze croyait déceler que le personnage sortait peu à peu de l’horizon historique des Allemands : il aurait cessé d’être une référence pour les débats du présent (3). On entrait alors dans l’ère des bicentenaires : ce diagnostic est-il validé aujourd’hui ? Alors que les commémorations suscitent quelques polémiques en France, l’Allemagne regarde-t-elle le passé napoléonien de façon plus sereine, voire détachée ? Napoléon n’appartiendrait-il plus désormais qu’à l’histoire et aux historiens ?

Napoléon et l’Allemagne

Les vingt années qui viennent de s’écouler auront permis de parcourir à nouveau le chemin suivi il y a deux siècles. Pour l’Allemagne, la relation avec Napoléon Bonaparte n’avait commencé vraiment qu’en 1801, lorsque le traité de Lunéville rattache la rive gauche du Rhin à la République française. Les conséquences sont immenses : en 1802 s’ouvre dans le Saint Empire, sous l’égide du Premier consul, un vaste remembrement – suppression des souverainetés ecclésiastiques, disparition de presque toutes les villes libres, redistribution de cette masse entre les princes. Ce processus à peine achevé avec l’adoption du Recès de Ratisbonne, le nord de l’Empire est touché en 1803 par la guerre franco-anglaise, lorsqu’un corps français occupe le Hanovre, possession du roi d’Angleterre.

En 1804, Napoléon, désormais empereur, rend visite à ses sujets allemands du Rhin : à Aix-la-Chapelle sur la tombe de Charlemagne, à Cologne, à Mayence. L’année suivante, il s’allie avec les princes voisins, exposés à la menace de l’Autriche : ils sont récompensés après Austerlitz. Voilà les électeurs de Bavière et de Wurtemberg promus rois « par la grâce de Napoléon » et leurs domaines fortement agrandis. L’Autriche est rejetée vers l’est.

Tout s’accélère en 1806. Des alliances de famille sont conclues : Eugène de Beauharnais épouse Auguste de Bavière, sa cousine Stéphanie devient princesse de Bade. Un duché de Berg est créé à Düsseldorf pour Murat. La Confédération du Rhin consolide l’alliance entre l’Empire français et les États du sud et de l’ouest de l’Allemagne. Le Saint Empire « millénaire » cesse d’exister en août ; l’éditeur Palm est fusillé peu après, devenant « le premier martyr de la liberté allemande ». La Prusse déclare la guerre, elle est écrasée à Iéna, Napoléon entre à Berlin et Potsdam à la fin d’octobre. Hambourg et les rivages du nord sont occupés, la Saxe rejoint la Confédération du Rhin. Entre-temps, le philosophe Hegel, professeur à Iéna, aura vu passer « l’âme du monde à cheval ».

Après ce tournant de 1806 – l’une des trois dates-clés de son histoire avec 1648 et 1945 –, l’Allemagne n’en a pas fini avec Napoléon. En 1807, à Tilsit, malgré une entrevue dramatique entre l’empereur et la reine Louise, la Prusse est amputée de moitié. Berlin restera occupé pendant des mois. Un royaume de Westphalie est créé, « État modèle » confié à Jérôme Bonaparte, qui épouse la fille du roi de Wurtemberg. Napoléon demande à ses alliés d’introduire le Code civil et la tolérance religieuse, d’abolir le servage, de se doter de constitutions. En 1808, à l’occasion de sa rencontre avec l’empereur de Russie, Napoléon réunit à Erfurt, un territoire qu’il s’est « réservé » en Thuringe, la plupart des souverains allemands. Il y converse avec Goethe et Wieland et leur remet la légion d’honneur.

La guerre reprend en 1809 contre l’Autriche, affectant surtout la Bavière, la ré-gion de Vienne et le Tyrol insurgé par Hofer ; les alliés de la France combattent à ses côtés. Quelques révoltes éclatent dans le nord, un étudiant tente d’assassiner Napoléon à Schönbrunn. En 1810, l’empereur apporte d’ultimes retouches à la carte de l’Allemagne. Son mariage avec Marie-Louise de Habsbourg rassure les Allemands pour l’avenir. En 1811, l’empereur fait un bref séjour à Düsseldorf, frappant l’imagination du jeune Heinrich Heine, âgé de 14 ans. Le ressentiment national couve cependant en Prusse, tandis que les effets du blocus continental irritent de plus en plus les habitants des pays alliés.

Pendant ce temps, divers contingents de la Confédération du Rhin servaient en Espagne avec les soldats français. Ce n’était rien encore au regard de l’effort demandé aux alliés en 1812 pour la guerre contre la Russie : 60 000 hommes, distribués entre divers corps, partagent les épreuves de la Grande armée (sans compter les corps auxiliaires autrichien et prussien, demeurés en marge). Leurs pertes sont immenses.

L’année 1813 sonne l’heure de la revanche pour la Prusse, qui entre en guerre aux côtés de la Russie. Un mouvement national allemand émerge dans certaines régions. La guerre se déroule en Saxe, d’abord incertaine. Après la défection de l’Autriche et la « bataille des nations » de Leipzig, Bavarois, Saxons et Wurtembergeois rejoignent la coalition en octobre. Ils participent l’année suivante à l’invasion de la France.

Les Allemands contribuent enfin en 1815 au dernier coup porté à Napoléon : ils sont beaucoup plus nombreux à Waterloo que les Britanniques (dont certains sont d’ailleurs Hanovriens). Blücher, inspiré par Bülow et Gneisenau, joue le rôle décisif à « Belle Alliance » le soir du 18 juin. Le Congrès de Vienne a redessiné entre-temps la carte de l’Europe mais conservé en Allemagne presque tous les changements apportés par Napoléon.

Vingt ans de commémorations

Tout ce passé vieux de deux cents ans, où l’histoire de Napoléon et celle des Allemands avaient été si imbriquées, les deux décennies écoulées ont permis de le redécouvrir au fil des années, dans les différents lieux où il s’était inscrit. Les expositions, colloques, commémorations se sont succédé sans trêve. Trois moments forts se détachent cependant : le bicentenaire de la fin du Saint Empire et de la déroute de la Prusse en 2006 ; celui de la « guerre de la liberté » (ou « de libération ») et de la bataille de Leipzig en 2013 ; celui de Waterloo enfin, qui a clos le cycle napoléonien en 2015.

Dans ce pays fédéral, les initiatives ont surgi un peu partout. Les journaux lo-caux ont glané à l’envi des anecdotes dans les travaux des sociétés érudites : un passage de Napoléon à Lengfurt ou à Mannheim, un pillage évité à Hersfeld, une lettre de Napoléon découverte à Francfort-sur-l’Oder, une statue sauvée du pillage à Brême, l’uniforme d’un déserteur français récupéré à Görlitz, etc. font l’objet d’un article(4). Parfois, des découvertes archéologiques relançaient l’intérêt : des squelettes de soldats trouvés à Aspern, en Autriche, en 2011, puis à Wagram en 2018, d’autres exhumés à Francfort en 2015 (5).

Certains souvenirs conservent leur poids de tragédie : celui de Palm a été commémoré à Braunau, lieu de son exécution, ainsi qu’à Schorndorf, sa ville natale ; celui d’Andreas Hofer reste très présent dans le Tyrol – un vaste panorama de sa victoire de Bergisel a été restauré au centre d’Innsbruck. On s’est aussi rappelé, en 2012, les hommes tombés en Russie pour une cause qui n’était pas la leur : des listes nominatives étaient produites ici et là, les archives du Wurtemberg ont monté une exposition itinérante(6).

Mais les mémoires sont contrastées. En Sarre et en Rhénanie, régions françaises il y a deux siècles, on a gardé un souvenir positif, confirmé par des expositions et publications à Trêves et Sarrebruck, à Coblence, Sarrelouis, Guntersblum(7)… Aix-la-Chapelle, qui avait eu son exposition dès 1995, a édité un beau livre il y a trois ans sur sa période napoléonienne(8). Mayence a mis à l’honneur un tableau donné à son musée par Bonaparte(9). Ludwigshafen, qui n’existait pas à l’époque, s’est juste rappelé le passage du Rhin par les Russes en 1814, non loin de la ville actuelle(10). Le musée de Cologne associe le souvenir de Napoléon à une exposition égyptologique. À Hambourg, un trésor de pièces d’argent retrouvé a permis d’évoquer « l’époque française » et le siège de 1814(11).

Les combats les plus mémorables n’ont évidemment pas été oubliés. Les bourgades d’Elchingen et Abensberg ont mis sur pied des expositions en souvenir de 1805 et 1809. A Ratisbonne, où l’on avait commémoré en 2003 le fameux Recès, on a rejoué six ans plus tard les batailles de 1809, et apposé diverses plaques : telle d’entre elles, trop vindicative, a suscité de vives polémiques(12). Du côté autrichien, on s’est rappelé la victoire d’Aspern, ainsi que diverses opérations dans le Tyrol, à Salzburg, en Carinthie et en Basse-Autriche(13).Mais ce sont surtout les guerres de 1806 et 1813, impliquant la Prusse, qui ont concentré l’attention autour d’amples reconstitutions, expositions et colloques : à Iéna, Gransee, Berlin, etc. en 2006(14); à Grossgörschen, Dresde, Dennewitz, Leipzig, Halle, Hanau en 2013 – mais pas à Bautzen, où l’on redoutait l’excès d’affluence(15). Le bicentenaire de Waterloo a suscité quelques expositions supplémentaires en 2015(16).

Mémoires régionales et histoire nationale

Le militaire n’a pas accaparé toute l’attention néanmoins. Les manifestations les plus importantes, organisées par les Länder, affichaient une autre ambition : expliciter le rôle que Napoléon avait joué dans leur histoire et dans la vie quoti-dienne de leurs ancêtres. La Bavière a mis sur pied deux grandes expositions : à Munich en 2006, deux siècles après la création du royaume ; au musée militaire d’Ingolstadt en 2015(17). Le Wurtemberg a fait de même à Stuttgart, et le Bade à Karlsruhe en 2006 ; ce dernier a évoqué aussi le rattachement de Fribourg ainsi que la personnalité de son premier grand-duc(18).La Rhénanie du nord, passée dans l’orbite française après 1806, a présenté pas moins de six expositions napoléoniennes, à Burg (Wuppertal) en 2006, à Wesel et Minden en 2007 puis à Düsseldorf, Münster et Ostbevern en 2011(19) ; elle a honoré en outre le souvenir du baron de Stein en son château de Cappenberg (2014) et, l’année suivante, celui du poète Grabbe, auteur d’un Napoléon ou les Cent jours(20).

Le Land de Hesse, héritier de divers États membres de la Confédération du Rhin, s’est souvenu en 2006 des duchés de Nassau (à Wiesbaden), et de Darmstadt dans la ville éponyme, ainsi que du royaume de Westphalie à Kassel et Marburg en 2008 ; il a monté une exposition sur l’archevêque primat Dalberg en son palais d’Aschaffenburg (2010).

La Thuringe n’a pas organisé d’exposition d’ensemble, mais elle a accueilli en 2006 les reconstituants venus à Iéna, et hébergé plusieurs colloques à cette occasion ; Erfurt a commémoré, deux ans plus tard, sa période française et tout particulièrement le congrès de 1808 par des bals et des fêtes costumées, mais aussi par une exposition et un colloque(21).

La Saxe voisine s’est surtout souvenue de son histoire napoléonienne lors du bicentenaire de la campagne de 1813, qui s’est déroulée pour l’essentiel sur son territoire : plusieurs expositions marquantes ont été présentées à Königstein et à Dresde, ainsi que, pour la dimension proprement militaire, à Leipzig(22). La Saxe-Anhalt a suivi cet exemple à Halle(23). Quant au Land de Basse-Saxe, successeur de l’ancien Hanovre britannique et du duché de Brunswick, rayés de la carte par Napoléon, il avait ouvert le bal en 2003 (bicentenaire de la conquête française du Hanovre) par une exposition à Hildesheim(24); il l’a fermé en 2015, deux siècles après Waterloo, par plusieurs expositions au goût de revanche à Hanovre, Celle et Brunswick(25). Certaines régions ayant appartenu au Saint Empire, mais ne faisant plus partie de l’Allemagne, ont apporté aussi leur contribution. Après les expositions à sujets militaires de 1809, l’Autriche a commémoré le mariage de Marie-Louise en 2010 puis le congrès de Vienne en 1814(26). L e Liechtenstein, que Napoléon avait préservé de la médiatisation, lui a rendu hommage en 2015(27). Même l’ancienne Silésie prussienne, aujourd’hui polonaise, a été associée aux commémorations de 2013 par le biais d’associations de souvenir(28). La Frise orientale, elle, excentrée aux confins des Pays-Bas, s’est associée à ses voisins d’outre-Enns(29). La ville de Liège, enfin, qui fut une principauté du Saint Empire, proposera cette année de découvrir « Napoléon au-delà du mythe ».

Au total, plus d’une soixantaine de villes auront consacré au moins un événement à la période napoléonienne. Plusieurs des expositions régionales, qui semblent avoir connu des fréquentations élevées, étaient doublées de présentations plus modestes dans des bibliothèques, dépôts d’archives, musées locaux. C’est dire combien l’histoire de la période, modulée selon ses nuances locales, a été diffusée largement dans toute l’Allemagne au cours des deux décennies écoulées.

Les Länder ayant fait partie du royaume de Prusse représentent cependant un cas particulier. Le Brandebourg et Berlin ont certes été accaparés quelque temps par le héros de Potsdam, Frédéric II (né en 1712). Ils n’ont pas négligé cependant la période napoléonienne, mais l’ont traitée en quelque sorte par son envers, consacrant une série d’expositions à des adversaires de l’empereur : le chancelier Hardenberg en 2009 ; la reine Louise en 2010 ; le franc-tireur Lützow en 2015 ; et en 2019, « l’Apollon prussien », le prince Louis-Ferdinand, tué au combat en 1806. Et encore l’architecte iconique Schinkel (2012) ; le poète Kleist, ennemi radical de Napoléon, suicidé en 1811 ; sans oublier Mme de Staël, Berlinoise d’honneur, qui a fait l’objet d’un colloque en 2017(30). Et si Berlin consacrait une exposition à Napoléon lui-même, c’était sous l’angle de la caricature(31).

La Poméranie a distingué de même le major prussien Schill, héros de Kolberg en 1807, et rebelle en 1809 ; ainsi que le terrible « Vater » Arndt, qui exécrait tout ce qui se rattachait à la France(32). Le clivage entre les alliés de la Confédération du Rhin et les adversaires de Napoléon n’a pas été entièrement oublié !

Le niveau fédéral a participé, lui aussi, à son échelle à cet ample mouvement de retour sur le passé. En 2006, la longue histoire du Saint Empire a été saluée, deux siècles après sa disparition, par deux expositions monumentales : l’une à Magdebourg, l’autre au musée historique de Berlin – la période napoléonienne ne formant que la phase ultime de ce vaste ensemble. Elle constituait, en revanche, le sujet unique d’une grande exposition très médiatisée, présentée à Bonn en 2010 : « Napoleon und Europa. Traum und Trauma », sous la direction de Bénédicte Savoy(33). Le moment 1813, qui culmine à Leipzig, a fait enfin l’objet d’une exposition et de manifestations diverses à Berlin en 2013-2014(34).

À toutes ces expositions et commémorations, il faudrait ajouter de nombreux colloques universitaires, publications, conférences qu’il est impossible de recenser ici. La presse, tant régionale que nationale (« überregional »), s’en est fait l’écho à maintes reprises ; Die Zeit, la Frankfurter Allgemeine, la Süddeutsche Zeitung, Die Welt ont fourni des analyses substantielles ; la radio Deutschlandfunk également. Les publications pédagogiques abondent, en ligne notamment, à l’adresse des lycéens ou des étudiants, voire des jeunes enfants(35). Des pages remarquables sont consacrées à la période par le récent manuel d’histoire franco-allemand(36).

La télévision, enfin, a produit plusieurs documentaires de type docu-fiction : ce-lui de Karsten Laske pour ZDF, en quatre parties, « Napoleon und die Deutschen » (2009) ; un épisode de la série « Die Deutschen » (2008) ; un film sur la bataille de Leipzig (qui a fait aussi l’objet d’un dessin animé). Arte a coproduit des documentaires sur Austerlitz, Waterloo, Schulmeister ; un autre reviendra le 8 mai sur le bilan napoléonien en Allemagne. En 2015, une table ronde de History Live (Phoenix) a réuni quatre historiens pour en débattre : « Napoléon, tyran ou réformateur » ?

Vers une histoire européenne

Bref, les occasions n’ont pas manqué aux Allemands de mettre à jour leurs connaissances. Au-delà du rôle joué par Napoléon pour l’Allemagne, qui s’achève en 1815, les dernières années ont vu un regain d’intérêt pour sa personne autour de deux anniversaires. Celui de sa naissance en 2019, plus remarqué en Allemagne qu’en France, a suscité de nouveaux livres et de nombreux articles(37). Quant à l’année de sa mort, elle s’est ouverte avec un beau numéro du trimestriel Spiegel Geschichte consacré à Napoléon et aux Allemands ; d’autres publications ont suivi ou vont suivre(38).

De nouveaux enjeux, moins nationaux, sont abordés depuis quelque temps. L’édition s’est d’ailleurs ouverte à des auteurs étrangers, français et anglo-saxons surtout : le Napoléon de Jean Tulard était depuis longtemps un classique en allemand ; il a été rejoint par celui de Georges Lefebvre et par le Bonaparte de Patrice Gueniffey, ainsi que par le Napoléon de Zamoyski(39). On a traduit encore, sur différents sujets, des ouvrages de Roger Dufraisse, Bénédicte Savoy, Thierry Lentz, Claude Ribbe, Anka Muhlstein, Sylvain Tesson (Napoleon und ich) ; ainsi que, de l’anglais, Dominic Lieven, Brendan Simms, Munro Price, Bernard Cornwell, etc. Quant à Jacques-Olivier Boudon, il a dirigé un volume sur les relations franco-allemandes.

Que ce soit l’influence de l’historiographie étrangère, ou le produit d’une recherche vivante, de nouveaux thèmes sont apparus. Les sujets qui fâchaient ne semblent plus de saison depuis que les Français et les Allemands sont devenus des « amis héréditaires ». Les nationalistes les plus haineux, Arndt, Lützow, voire Kleist, sont désormais sulfureux, parfois dégradés comme porteurs du virus nazi en puissance(40). La notion d’un soulèvement national unanime en 1813 est d’ailleurs contestée(41). Et pour qualifier l’époque napoléonienne, on ne parle plus guère de « domination étrangère » (Fremdherrschaft) comme autrefois, mais de « l’époque française » (Franzosenzeit), notion souvent associée à celle de « modernisation » – un acquis des travaux historiques commencés dans les années 1970 sur les régions d’Allemagne de l’Ouest ayant appartenu à la Confédération du Rhin. Quant aux grandes batailles livrées contre Napoléon, on les a moins commémorées comme des victoires ou des défaites qu’on ne les a reconstituées sur un mode festif : les acteurs venaient de toute l’Europe. Leipzig et Waterloo ont tout de même donné lieu à quelques rappels plus ambigus, et le jugement est moins positif sur la dernière phase de l’Empire que sur la première. Mais on souhaite manifestement passer à autre chose. Les historiens s’intéressent surtout, désormais, à la vie quotidienne des individus confrontés à l’expérience de la guerre, civils comme militaires. Plusieurs études concernent les épreuves subies en Espagne ou en Russie : par des Allemands, mais aussi par d’autres, l’enquête se voulant comparative et multinationale(42). Puis la question du genre a émergé, sous l’influence américaine, y compris en liaison avec la guerre et le nationalisme43. Celle de l’esclavage dans les Antilles françaises vient enfin de surgir, comme un produit d’importation après la traduction du livre de Claude Ribbe : elle concernait jusque-là très peu les Allemands qui n’ont pas participé à la traite négrière ni possédé de colonies sucrières sous l’Ancien Régime. Elle a été abordée à ce jour de façon factuelle et dépassionnée(44).

Un dernier thème s’est imposé depuis quelques années, celui de la mémoire : le mythe qui s’est construit, en Allemagne aussi, autour de la figure de l’empereur et, de façon plus générale, la mémoire de cette période extraordinaire(45). Cela conduit à une réflexion sur le bilan et l’héritage : l’ombre de Napoléon continue de s’étendre sur l’Allemagne et l’Europe comme sur la France(46). Les juristes se souviennent du Code civil, de l’émancipation des juifs, des premières constitutions allemandes ; la grande presse produit aussi des inventaires à la Prévert, mêlant la simplification de la carte politique, la boîte de conserve, le système métrique, la betterave à sucre et le déchiffrement des hiéroglyphes(47). Ute Planert conclut plus sérieusement : même si l’Europe de Napoléon n’a pas duré, « sans Napoléon, le chemin de l’Europe vers la modernité aurait été certainement différent, et plus long »(48). Le nouveau Charlemagne ne serait-il pas, lui aussi, « un père de l’Europe »(49) ?

Familiarité, perplexité

Quant au personnage lui-même, presque tout le monde paraît connaître son nom et quelques traits à son sujet. Dans le grand public, l’anecdote l’emporte à vrai dire sur l’histoire. Napoléon semble un personnage familier, le héros d’un conte ancien. On le stylise volontiers comme une sorte de nabot mégalomane, sans y mettre de réelle animosité. La presse a du reste souligné plusieurs fois que Napoléon n’était pas si petit (1 mètre 68 contre 1 m 57 pour Frédéric II), mais le préjugé reste très enraciné.

On l’identifie certes encore à la Grande nation, et rien de tel pour moquer gentiment ses successeurs, Sarkozy ou Macron, que de les affubler d’un bicorne caractéristique dans les caricatures ou lors des défilés du carnaval. Mais l’histoire de Napoléon n’est pas ressentie pour autant comme purement française, elle relève plutôt d’une mythologie commune, d’une sorte de patrimoine de l’humanité. Le sentiment général rejoint en cela l’histoire savante, qui étudie les guerres napoléoniennes comme un lieu de mémoire européen(50).

L’empereur ne trône d’ailleurs pas seul sur son Olympe : le public allemand connaît aussi ses parèdres. Joséphine a fait l’objet d’une trilogie romanesque, on a publié à nouveau les lettres d’amour de Bonaparte ; la presse a évoqué sa naissance en 2013, puis sa mort en 2014, rendu compte de l’exposition organisée à Paris pour la « It-girl » ou la « Soraya » de Napoléon, « l’impératrice des roses », tenue coupable hélas d’avoir inspiré le rétablissement de l’esclavage(51). Quant au roi de Rome, deux biographies lui ont été consacrées récemment. D’autres ouvrages traitent de la famille Bonaparte et de certains compagnons de l’empereur ayant eu des liens avec l’Allemagne, comme Talleyrand ( J. Simms), Bernadotte ( J. P. Findeisen), Soult (Axel Fuesen), Davout (A. Felkel) ou encore Denon(52).

Autre signe que Napoléon est adopté, le nombre des promenades, itinéraires, jardins, portant son nom ou liés à son souvenir : « Sur les traces de Napoléon le long de l’Elbe », « Randonnées Napoléon » autour d’Iéna, « Boucle Napoléon » près d’Ulm, « Parc Napoléon » à Juliers, etc. Et que de routes dont on rappelle qu’elles ont été ouvertes sous son règne, de ponts édifiés sur ses ordres. Pour qui veut sortir d’Allemagne, il existe même un guide du voyage napoléonien en Europe(53).

Bref, le lion a perdu ses griffes. Bien rares sont ceux qui s’avisent aujourd’hui de comparer Napoléon avec Hitler. C’était pourtant une quasi-évidence il y a quelques décennies : ainsi pour Der Spiegel, en 1951 comme en 1969(54). Ce ne l’est plus aujourd’hui, sauf peut-être à propos des revers subis par l’un et l’autre en Russie. Mais chacun voit bien la différence des personnalités et des régimes. Et l’on n’a guère pris au sérieux l’imputation de génocide portée en 2005 par l’essayiste français Claude Ribbe, même si Die Zeit a cru devoir poser alors la question à Jean Tulard : « Napoléon a-t-il servi de modèle à Hitler ? »(55).Cette bonhomie, cette familiarité avec le personnage de Napoléon, ne vaut pas néanmoins canonisation. Mais à l’heure du bilan, les Allemands, à la différence des Français, ne se partagent pas en deux camps irréductibles, entre thuriféraires et imprécateurs. Ils se résignent plutôt à une dualité insurmontable, à des oxymores qui reviennent comme un leitmotiv. « Traum und Trauma », « Génie et despote », « admiré et détesté », « tyran et libérateur », « bon dictateur », « psychopathe de bonne volonté », « Prométhée déchaîné », etc. Napoléon est tout cela en même temps. « Napoleon Napoleoff »(56). La synthèse paraît impossible. Le jugement humain ne peut qu’être suspendu. La littérature allemande n’a-t-elle pas fait autrefois de Napoléon « un surhomme » (Grillparzer), l’expression suprême de la volonté humaine (Schopenhauer), le héros par-delà le bien et le mal (Nietzsche)(57)? On peut gager que « l’empereur révolutionnaire » n’a pas fini d’occuper les imaginations et les esprits, au-delà de la période commémorative qui s’achève : « Napoleon und (k)ein Ende »(58).

Notes de lecture

1 – Thomas Nipperdey, Deutsche Geschichte 1800-1866, Munich, 1983, p. 11.

2 – Johannes Willms, Napoleon, Munich, 2019, p. 77-78.

3 – Hagen Schulze, « Napoleon », Deutsche Erinnnerungsorte, Munich, 2001, tome2, p.28-46 (ici p.45). Cf. Roger Dufraisse, “Die Deutschen und Napoleon”, Historische Zeitschrift, 1991, p.587- 625.

4 – Main-Post, 12 mai 2012 ; Rhein-Neckar- Zeitung, 28 décembre 2013 ; bad-hersfeld.de, 17 avril 2015 ; Märkische Oder Zeitung (MOZ), 28 février 2008 ; Weserkurier, 19 août 2011 ; Lausitzer Rundschau (online), 4 septembre 2010.

5 – Christine Ranseder, Sylvia Sakl-Oberthaler, Martin Penz, Michaela Binder, Sigrid Czeika, Napoleon in Aspern. Archäologische Spuren der Schlacht 1809, Vienne, 2017 ; Der Standard, 24 novembre 2016 et 29 mars 2018 ; Sciences et Avenir, 18 septembre 2015.

6 – Armee im Untergang. Württemberg und der Feldzug Napoleons gegen Russland 1812, pré-sentée successivement à Stuttgart, Sigmaringen et Kirchheim/Teck en 2012-2013.

7 – Unter der Tricolore. Napoleon an Mosel und Saar, Trêves puis Sarrebruck ; Napoleon: Genie und Despot, Saarlouis 2009 ; Der Kaiser kommt!, Mittelrhein Museum Coblence, 2004 ; Napoleons rheinhessisches Vermächtnis, Museumkeller Guntersblum, 2019

8 – Thomas Kraus, Aachen in französischer Zeit (1792-1814), Neustadt, Aisch, 2018.

9 – Beutekunst unter Napoleon, Landesmuseum Mainz 2004.

10 – Moskau-Mannheim-Paris, Stadtmuseum Ludwigshafen.

11 – Mit Napoleon in Ägypten, Wallraf Richartz Museum 2009 ; Napoleons Silberschatz, Archäo-logisches Museum Hamburg, 2014.

12 – Voir regensburg-digital.de/t/napoleon/ 26 septembre 2012.13 – Napoleon: Feldherr, Kaiser und Genie, Schloss Schallaburg ; Karambolage 1809: Kärnten und Napoleon, Landesmuseum Klagenfurt ; Napoleon. Die Franzosenkriege (1792-1815), Stadtmuseum Traiskirchen. Quant au musée Jo-hanneum de Graz, il a mis en ligne, en 2019, une partie de sa collection de « Napoleonica »

14 – La bataille d’Iéna est reconstituée désormais tous les cinq ans : elle devrait l’être à nouveau en octobre 2021. Un musée de la bataille a été ou-vert à Cospeda.

15 – Pour une présentation d’ensemble des commémorations de Leipzig : Deutschlandfunk, 20 octobre 2013.

16 – En particulier : Waterloo 1815. Napoleons letzte Schlacht. Mannheim, Bildungszentrum der Bundeswehr.

17 – 200 Jahre Königreich Bayern, München, Residenz ; Napoleon und Bayern, Armeemu-seum, Ingolstadt.

18 – En 2006 : Das Königreich Württemberg 1806-1918 ; 1806. Baden wird Grossherzogtum ; Baustelle Baden: Der Breisgau im neuen Gross-herzogtum. En 2011 : Der aufgeklärte Fürst: Karl Friedrich von Baden (1728-1811).

19 – Napoleon im Bergischen Land, Schloss Burg, 2006 ; Napoleon. Trikolore und Kaiseradler über Rhein und Weser, Preussen-Museum Wesel, 2007 ; Napoleon… Düsseldorf, Stadtmuseum Düsseldorf, 2011 ; Hessen im Rheinbund 1806-1813, Museum Münster, 2011.

20 – Landesbibliothek Detmold.

21 – Erfurt als Domäne Napoleons 1806-1814, Kulturhof Krönbacken (cf. TAZ, 2 octobre 2008);Rudolf Benl (dir.), Symposium Stadtarchiv Erfurt, 2008.

22 – Sachsen und Napoleon. Ein Pakt mit dem Teufel ?, Festung Königstein ; Blutige Romantik, 200 Jahre Befreiungskriege, Militärisches Museum Dresden ; Forum1813, Stadtgeschichtliches Museum Leipzig ; Blücher und Napoleon, Burggelände Bad Düben.

23 – 1806 – 1813. Auf dem Weg in die Freiheit, Salinemuseum Halle.

24 – Napoleon Bonaparte – Zar Alexander. Epoche zweier Kaiser, Pelizaeus Museum, Hildesheim.

25 – Stadtarchiv Hannover: Entwürfe für die Waterloosäule ; Landesmuseum Braunschweig: Der Schwarze Herzog ; Bomann Museum Celle: Waterloo ; Ibidem: Immer wieder Napoleon [affiches de films].

26 – Napoleons Hochzeit, Vienne, Historisches Museum ; Europa in Wien, Belvedere.

27 – Die Ära Napoleons im Spiegel seiner Medaillen, Liechtensteinisches Landesmuseum, 2015.

28 – Revolution, Reform oder Restauration, Königswinter, Haus Schlesien (en partenariat avec le musée de Glogau), 2013.

29 – Das Erbe Napoleons. Ostfriesland 1806 – 1813, Emden, 2015.

30 – Black Bandits, Haus am Lützow Platz ; Kleist, Krise und Experiment: double exposition à Berlin et Francfort/Oder ; Brunhilde Wehinger (dir.),Germaine de Staël. Eine europäische Intellektuelle zwischen Aufklärung und Romantik, Berlin, 2019.

31 – Max Liebermann Haus, 2006.

32 – Für die Freiheit, gegen Napoleon: Ferdi-nand von Schill, Pommersches Landesmuseum Greifswald, 2009 ; Uns Arndt in de Franzosen-tid, Vinetamuseum Barth, 2020.

33 – Bonn, Bundeshalle. Cette exposition, un peu modifiée, a été montrée en 2013 à Paris, au musée de l’Armée, sous le titre « Napoléon et l’Europe ».

34 – 1813. Auf dem Schlachtfeld bei Leipzig, Deutsches Historisches Museum, Berlin.

35 – Pour les étudiants, les synthèses de Sabine Graumann sur la période française en Rhénanie dans le « Portal Rheinische Geschichte », 2017 ; de Janine Kühl sur « Hambourg occupé puis assiégé », NDR info, 2017 ; de Volker Eklkofer, Bayern2, 2015 ; ou de Ute Planert sur Napoléon et l’Europe dans Output (université de Wupper-tal) en 2011, etc. Pour les lycéens : « Abi Kurs Geschichte », « Promis der Geschichte ». Pour les enfants, Harald Parigger, Napoleon. Der unersättliche Kaiser, Arena, 2013.

36 – L’Europe et le monde de l ’Antiquité à 1815, Klett, Nathan, 2011, p. 222-247.

37 – Par exemple : Günter Müchler, Napoleon, Revolutionär auf dem Kaiserthron, Darmstadt, 2019 ; Johannes Willms, Der Mythos Napoleon, Stuttgart, 2020. Cf. FA Z, 3 novembre 2019 ; SDZ, 11 novembre 2020.

38 – Ute Planert, Napoleons Welt. Ein Zeitalter in Bildern, Darmstadt, 2021.

39 – La biographie d’Andrew Roberts (2014) n’est pas encore traduite, mais elle a été beaucoup lue en anglais.

40 – Tagesspiegel, Berlin, 1er juin 2015.

41 – Armin Owzar, « L’historiographie allemande et le mythe d’une « guerre de libération » en 1813. Le cas du royaume de Westphalie, Revue d ’Allemagne, 47-1, 2015, p. 117-133 ; Ute Planert, Der Mythos vom Befreiungskrieg. Frankreichskriege und der deutsche Süden, Pader-born, 2007.

42 – Reinhard Münch, Die deutsche Division in Spanien, Engelsdorf, 2020 ; Julia Murken, Baye-rische Soldaten im Russlandfeldzug 1812, Munich, 2006 ; Eckhart Klessmann, Die Verlorenen. Die Soldaten in Napoleons Russland Feldzug, Aufbau, 2012 ; Ute Planert (dir.), Krieg und Umbruch in Mitteleuropa um 1800, Paderborn, 2009.

43 – Karen Hagemann, « Männlicher Muth und Teutsche Ehre ». Nation, Militär und Geschlecht zur Zeit der antinapoleonischen Kriege Preußens, Paderborn, 2002.

44 – Isabel Lammel, Der Toussaint-Louverture Mythos. Transformation in der französischen Lite-ratur, 1791-1812, Bielefeld, 2015 ; Philipp Hanke, Revolution in Haiti. Vom Sklavenaufstand zur Unabhängigkeit, Köln, 2017 ; Flavio Eichmann, Krieg und Revolution in der Karibik. Die kleinen Antillen 1789-1815, Berlin, 2019.

45 – Barbara Besslich, Der deutsche Napoleon-Mythos: Literatur und Erinnerung 1800-1945, Darmstadt, 2007 ; Kirstin Buchinger, Napoléomanie, Berlin, 2013 ; Benjamin Marquart, Held, Märtyrer, Usurpator: Der europäische Napoleonismus im Vergleich (1821-1869), Ergon, 2019 ; Angelika Bethan, Napoleons Königreich Westphalen. Lokale, deutsche und europäische Erin-nerungen, Paderborn, 2012; Karen Hagemann, Umkämpftes Gedächtnis. Die antinapoleonischen Kriege in der deutschen Erinnerung, Paderborn, 2019 [volume paru dans une collection à pers-pective européenne]

46 – Marion George et Andreas Rudolph (dir.), Napoleons langer Schatten über Europa, Dettelbach, 2008.

47 – Kerstin Theis et Jürgen Wilhelm (dir.), Frankreich am Rhein. Die Spuren der Franzosenzeit im Westen Deutschlands, Köln, 2008 ; Christoph Enders, Michael Kahlo et Andreas Mosbacher (dir.), Europa nach Napoleon, Paderborn, Brill, 2018 ; Klaus Nelissen, Napoleons Erbe, Planet Wissen, en ligne, 2018 ; Tagesspiegel, Berlin, 10 août 2019.

48 – Ute Planert, site de l’université de Wuppertal, 2011. Voir aussi Gero von Randow, Die Zeit, 2 août 2019.

49 – Selon une formule de Jean Tulard citée par le Spiegel, 28 novembre 2004.

50 – « Die napoleonischen Kriege als europäischer Erinnerungsort », colloque organisé à Mayence en 2014.

51 – Parmi d’autres : Sandra Gulland, Josephine und Napoleon (trad. de l’anglais), Fischer, 2019 ; Napoleon, Liebes Briefe (éd. Ulrich Kunz-mann), Berlin, 2019 ; Gertrude Kircheisen, Die Frauen um Napoleon, rééd., Hamburg, 2012 ; Deutschlandfunk, 25 juin 2013 ; Die Welt, 30 mai 2014.

52 – Renate Fabel, Der kleine Adler. Napoleons Sohn, Vienne, 2011 ; Günter Müchler, Napoleons Sohn: Biographie eines ungelebten Lebens, Darmstadt, 2017 ; Cornelia Wusowski, Die Familie Bonaparte. Der Roman einer Epoche, rééd. 2016 ; Reinhard Kaiser, Der glückliche Kunsträuber: das Leben des Vivant Denon, Munich, 2016.

53 – Thomas Schuler, Auf Napoleons Spuren. Eine Reise durch Europa, Munich, rééd. 2021.

54 – Der Spiegel, 10 janvier 1951, dans un compte rendu de la traduction allemande du Napoléon de Jacques Bainville ; 10 août 1969.

55 – Die Zeit, 18 août 2006. À propos de Claude Ribbe, Deutschlandfunk, 2 décembre 1805.

56 – SWR, 15 août 2019.

57 – Der Spiegel, 28 novembre 2004.

58 – Jeu de mots intraduisible : Napoléon, une fin qui n’en est pas une, T. M. Schurkus, Histojournal, 2021