Lettre d’information N° 28 octobre 2016

LA LETTRE D’INFORMATION
sur les relations franco-allemandes et l’Allemagne

N° 28 octobre 2016

Responsable de la rédaction :
Bernard Viale,  Délégué à  la « Communication »

Le mot du Président

Chers membres de l’AFDMA, chers amis,
Pour beaucoup d’entre nous, c’est la « rentrée », pour certains une sorte de nouveau départ après avoir « soufflé » quelques semaines, avant d’affronter de nouvelles perspectives.
Pour nous, Français, les « primaires » des divers partis politiques en vue de la nomination des candidats à l’élection présidentielle nous permettront, dans les prochains mois, de jauger, à l’aune des déclarations,  l’importance accordée, par les prétendants, à l’Europe en général et à la  relation franco-allemande en particulier. Il est malheureusement à craindre que, comme par le passé, la place accordée à ces questions, pourtant essentielles, ne soit pas à la hauteur des défis qui se présentent aussi bien pour notre quotidien qu’au niveau des relations internationales. Bien au contraire, l’occasion risque d’être trop belle, pour certains, d’attribuer nos maux et nos insuffisances à l’Europe, sans prendre en compte ce que l’Union Européenne nous a apporté. Cela ne doit cependant pas évacuer l’impérieuse nécessité pour la commission et le parlement européens de s’attaquer enfin aux vraies questions de politique étrangère commune et de convergences économique et fiscale plutôt que de s’agiter sur des questions secondaires qui ne sont définitivement pas de leur ressort.
Il nous appartient, nous membres de l’AFDMA, d’expliquer et d’éclairer sans cesse, d’informer et de lutter contre les stéréotypes et les réflexes anciens dans toutes nos sphères d’influence. De rappeler l’exemplarité de la réconciliation, de l’amitié et de la coopération franco-allemande pour le bien être de nos deux pays ainsi que pour la paix et la stabilité en Europe.
Pour ce faire, nous devons impérativement renforcer notre influence en nous attachant, chacun à son niveau, à recruter de nouveaux membres et nous doter de moyens d’information plus performants. Un pas sera fait avec un site internet qui sera opérationnel dans les prochaines semaines. Merci de nous aider à le nourrir avec vos contributions.
Je vous souhaite à tous un bel automne.
Bien cordialement,
Général (2S) Bertrand Louis Pflimlin

 

Sommaire :

  • Le mot du Président
  • P.2 : Les publications:
  • « la crise des réfugiés bouscule le paysage politique en Allemagne. »
  • P.4 : « 1er juillet 2016 : Elément clé du « modèle allemand », la cogestion fête ses 40 ans ».
  • P.6 : sondage franco-allemand
  • P.7 : le livre blanc allemand sur la défense 2016
  • P.10 : note du Cerfa : « L’économie agricole allemande : des structures en mutation »
  • Sommaires des derniers n° de « Allemagne d’aujourd’hui » et de « Documents / Dokumente »
  • P.12 : les manifestations franco-allemandes
  • La vie de l’AFDMA, p.16.

 

Publications

 

« La crise des réfugiés bouscule le paysage politique en Allemagne »

 Editorial du dernier n° de la revue « Allemagne d’aujourd’hui »

 Par Jérôme Vaillant

 Après les élections régionales en Bade-Wurtemberg, Rhénanie-Palatinat et Saxe-Anhalt le 13 mars 2016 qui avaient vu se confirmer le succès du parti populiste antimigrants dénommé Alternative pourl’Allemagne (AfD), les élections dans le Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale, le 4 septembre, avait pris quasiment la valeur d’un test national à un an des prochaines élections au Bundestag. Avec 20,8 % des voix, l’AfD a confirmé sa percée encore que dans ce Land de l’Est ce score ait été inférieur à celui réalisé en Saxe-Anhalt oùl’AfD avait fait 24,3 % alors que dans les Länder de l’Ouest elle évoluait entre 10 et 15 % (15,1 % en Bade-Wurtemberg12,6 % en Rhénanie-Palatinat). En France comme en Allemagne, il n’a pas manqué de commentateurs pour annoncer déjà « la fin de l’ère Merkel » ou pour au moins voir dans ce nouveau score de l’AfD un revers cinglant pour la chancelière dont la circonscription électorale est à Rügen,à l’Est de la Poméranie occidentale, à la frontière avec la Pologne. L’argumentation se fondait sur le fait que pour la première fois l’AfD ravissait la deuxième place que détenait dans le Land la CDU qui, en passant à 19 %, était distancée de près de trois points par l’AfD. Cela représente à n’en pas douter un revers sérieux pour la CDU et la chancelière, mais ce revers est plus symbolique, pour aussi important que soit le symbolique désormais dans une vie politique excessivement médiatisée, personnalisée et sensationnalisée.

Pour mesurer la portée du scrutin dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale,il n’est peut-être pas inutile de rappeler la place de celui-ci parmi les 16 Länder (États fédérés) de l’Allemagne. S’il est le 6e par la superficie (23 000 km²), il est, avec moins de 1,8 million d’habitants le 14e par la population, juste devant les petits États de la Sarre et de Brème, dans un État qui en compteau total 82 millions. C’est dire son manque de réelle représentativité au plan national et l’exagération des commentaires qui neprennent pas en compte cette dimension.

Il n’en reste, assurément, pas moins que la chancelière a essuyé un nouveau revers et que celui-ci est essentiellement dû à sa politique jugée favorable aux réfugiés. À la veille du scrutin, A. Merkel d’ailleurs avait bien persisté et signé, en rappelant lesvaleurs de l’Europe et les droits de l’homme qui garantissent l’asile aux réfugiés de guerre et victimes de persécutions politiques.En ce sens, il est justifié de voir dans le score de l’AfD un nouvel avertissement tout en le relativisant comme un vote essentiellement de protestation contre la politique migratoire de l’Allemagne : selon Infratest Dimap c’est le cas de 75 % des électeurs de l’AfD pour 25 % qui affirment avoir voté par conviction en accord avec le parti AfD. Cette explication du vote des électeurs de l’AfD est importante dans la mesure où elle renforce le point de vue d’A. Merkel qui estime possible de ramener cet électorat vers la CDU en le convaincant du bien-fondé de sa politique et en en faisant apparaître également les nuances. En effet, la politique migratoire du gouvernement fédéral a évolué tout au cours de l’année passée,l’accord recherché avec la Turquie devant bien montrer que l’Allemagne ne souhaitait pas ouvrir grandes ses portes à tous les migrants potentiels. Là où l’Allemagne aurait accueilli en 2015 un million de réfugiés, leur nombre ne serait plus, selon les estimations du moment, que de l’ordre de 400 000 pour l’année 2016. Le ministre fédéral de l’Intérieur, Thomas de Maizière (CDU), n’a pas dans le même temps cessé de durcir ses positions à l’égard des migrants économiques et propose aujourd’hui d’en revenir aux règles fixées dans l’accord de Dublin sur les réfugiés dont A. Merkel avait suspendu l’application quand elle avait lancé son fameux « Wir schaffen das ! » (Nous y arriverons). Dans la mesure où les succès opportunistes de l’AfD sont liés à une question extrêmement évolutive, la question se pose de savoir si cela peut permettre à ce parti de s’établir durablement dans le système politique allemand et compromettre la capacité des autres partis de rassembler autour d’eux la majorité des suffrages. L’AfD est actuellement représentée dans neuf parlements régionaux avec des groupes parlementaires étoffés capables de mener une action parlementaire à l’inverse de partis d’extrême droite ou néonazis comme le NPD. Il mérite d’être relevé ici que ce parti néonazi qui était, avec 7,3 % des voix, représenté au parlement de Schwerin avec 6 députés de 2006 à 2011, puis avec 5 députés depuis 2011 (6 %) a été réduit de moitié lors du scrutin du 4 septembre dernier et ne sera donc plus représenté au parlement de Mecklembourg-Poméranie occidentale. On peut y voir un report d’intérêt d’une partie non négligeable de l’électorat NPD quitter le parlement de Schwerin. C’est également le cas des Verts qui, avec 4,8 % des voix, ne dépassent pas la barre des 5 % en dessous de laquelle un parti n’est pas représenté au Parlement. Le revers est amer pour les Verts qui ont perdu leur réputation de parti protestataire, tout comme le parti Die Linke (La Gauche) qui perd plus de cinq points, une partie de son électorat s’étant lui aussi reporté sur l’AfD.

Ces   évolutions créent dans le Land une situation intéressante que l’on pourrait qualifier de retour systémique à la normalité en limitant à quatre le nombre des partis représentés au parlement régional de Schwerin et en ne permettant que deux types de coalition dirigées par le SPD (30,6 %: une grande coalition avec la CDU ou une coalition avec Die Linke (13,2 %).

Le soir des élections, le ministre-président social-démocrate sortant, Erwin Sellering, s’est bien gardé de privilégier l’une ou l’autre de ces deux combinaisons alors qu’il était jusqu’alors à la tête d’une grande coalition avec la CDU. On peut voir là le souci tactique de garder ses atouts intacts en vue des négociations à mener pour constituer une coalition de gouvernement, mais on peut aussi y voir un signe des évolutions perceptibles ces dernières semaines au sein de la centrale social-démocrate à Berlin. Le président du SPD, Sigmar Gabriel, a déclaré, lors de l’« interview de l’été » qu’il a accordée le 28 août à la ZDF, que le SPD n’aborderait pas les élections de 2017 sur la base d’une stratégie fondée sur telle ou telle coalition, il fixerait, le moment venu, un programme en cinq ou six points au gouvernementfédéral à venir et mesurerait ses partenaires potentiels à cette aune. C’est que toute déclaration privilégiant une coalition risque dans le cadre d’un système potentiellement ouvert à six partis (SPD, CDU/CSU, Verts, La Gauche, FDP, AfD) de ne pas trouver l’approbation des électeurs. En 2013, ce sont les résultats électoraux qui ont imposé au SPD le retour dans une grande coalition avec la CDU/CSU alors qu’il rechignait à le faire sachant qu’une telle coalition risquait de bénéficier au parti qui la dirige, au parti du chancelier donc, en l’occurrence au parti de la chancelière.

La question pourtant stratégique de savoir non pas seulement ce que l’on veut faire au pouvoir mais comment y arriver restera donc sans réponse et ouvrira le champ à de nouveaux possibles sur la base des expérimentations faites dans les Länder : depuis les élections de mars, la Saxe-Anhalt est gouvernée par une coalition CDU+SPD+Verts, le Bade-Wurtemberg par une coalition Verts+CDU, la Rhénanie-Palatinat par une coalition SPD+Verts+FDP ; depuis 2014, la Thuringe est dirigée par un ministre-président de La Gauche, Bodo Ramelow, à la tête d’une coalition regroupant La Gauche, le SPD et les Verts ; avant de rentrer dans le rang d’une grande coalition après les élections de 2012, la Sarre a été, de 2009 à 2012, gouvernée par une ministre-présidente chrétienne-démocrate, Annegret Kramp-Karrenbauer, à la tête d’une coalition CDU+FDP+Verts, dite de la Jamaïque conformément aux couleurs noir-jaune-vert du drapeau de ce pays. Les Länder apportent depuis plusieurs années déjà la preuve que tous les partis représentés dans les Landtage, sont susceptibles de participer à une coalition de gouvernement, à quelques exceptions ou tabous près. Longtemps, une ouverture de la CDU vers les Verts apparaissait improbable, l’ouverture des Verts vers la CDU de même. Une telle ouverture reste encore fortement contestée au sein des Verts et pourrait même en provoquer la scission, mais les Verts passent globalement pour un parti établi de gouvernement fiable et donc susceptible, selon les opportunités régionales, de participer à une coalition avec tous les autres partis – à l’exception de l’AfD. Pour le SPD, le problème épineux était celui d’une coopération avec La Gauche pas tant au plan régional où il a conduit ou conduit encore des coalitions avec ce parti jusqu’à sauter le pas en position de second en Thuringe, qu’au plan fédéral, en raison de ses convictions affirmées en matière de politique étrangère, La Gauche restant hostile par pacifisme aux opérations extérieures de la Bundeswehr.

Il ressort de ce développement que le passage à un système comptant jusqu’à six partis n’a pas empêché la constitution de coalitions de gouvernement dans les Länder. Dans le cas du Mecklembourg-Poméranie occidentale, on a vu que la percée de l’AfD au détriment du NPD, de La Gauche et des Verts contribue même à une clarification favorable aux perdants de l’élection, y compris SPD et CDU. Le phénomène le plus nouveau dans l’émergence de l’AfD est que ce parti mobilise des abstentionnistes à ce point qu’en Mecklembourg-Poméranie occidentale, SPD et CDU n’ont pas perdu de voix en chiffres absolus (le SPD en a même gagné quelques milliers !), mais en pourcentage, vu la mobilisation d’un électorat qui ne se rendait pas ou plus aux urnes. Et cet électorat n’est pas seulement âgé, il est représenté dans toutes les générations, en particulier chez les jeunes.La participation est ainsi passée dans ce Land de 51,5 % en 2011 à 61,6 % en 2016, le nombre de votants de 680 000 à 806 000. Ce sont ces chiffres qui sont sans doute les plus significatifs du scrutin du 4 septembre et en même temps les plus redoutables pour les partis établis. Ceux-ci appellent certes de leurs voeux une augmentation de la participation, mais celle-ci se fait à leur détriment et confirme ce faisant que se mobilisent des citoyens à prendre d’autant plus en compte qu’ils agissent par besoin d’exprimer leur protestation et leur colère (Wutbürger).

Aux élections du 4 septembre auront succédé celles du 18 septembre à Berlin quand paraîtra cet éditorial. On peut pourtant tirer quelques enseignements qui ne devraient pas être démentis d’icilà : le système des partis reste fonctionnel en Allemagne, il apparaît capable de promouvoir des gouvernements globalement stables malgré l’émergence de nouveaux partis ; les potentialités de coalition se démultiplient, l’Allemagne n’en est pas pour autant fragilisée. La chancelière a reçu un avertissement de plus mais elle semble savoir quelle attitude adopter et quelle marche suivre pour relever les défis liés à la crise des réfugiés qu’elle ne confond pas avec une crise plus globale des migrants. Pourtant le système des partis change en profondeur parce que l’émergence de partis comme l’AfD qui demeure un parti opportuniste ostracisé par les autres risque de contraindre l’Allemagne à vivre durablement dans les conditions d’une grande coalition à laquelle les autres partis ne peuvent plus opposer qu’une opposition dispersée et fragile, ce qui n’est pas souhaitable pour les partis eux-mêmes ni pour la démocratie qui a toujours besoin d’une oppositionforte, organisée et pas fébrile.

– Jérôme VAILLANT –

Prof. émérite de l’Université de Lille 3

Rédacteur en chef de la revue « Allemagne d’aujourd’hui »

Jérôme Vaillant est membre de l’AFDMA

 

1er juillet 2016 : Élément clé du « modèle allemand », la cogestion fête ses 40 ans

C’est l’une des grandes réformes qui ont jalonné l’histoire sociale de la République fédérale. Le 1erjuillet 1976, la loi sur la cogestion dans les grandes entreprises entrait en vigueur en Allemagne après moult débats. Quarante ans plus tard, ce modèle de gestion paritaire des entreprises par les partenaires sociaux a largement fait ses preuves. L’évolution actuelle du monde du travail le confronte toutefois à des questions nouvelles.

Comment fonctionne la cogestion à l’allemande ? La loi entrée en vigueur le 1er juillet 1976 visait à accroître la participation et le pouvoir de contrôle des salariés dans les grandes entreprises allemandes. Elle impose aux sociétés de capitaux de droit allemand de plus de 2 000 salariés la répartition paritaire des sièges au sein de leur conseil d’administration entre représentants des actionnaires et représentants des salariés. Le conseil d’administration est l’organe qui supervise la gestion de l’entreprise, élit ses dirigeants et examine ses comptes annuels et ses résultats consolidés par le groupe. Instauré par la loi en 1976 sous le gouvernement social-libéral d’Helmut Schmidt, le principe de la cogestion avait cependant été inauguré vingt ans plus tôt. Le chancelier Konrad Adenauer l’avait instauré dès 1951 dans la métallurgie et la sidérurgie.

Joachim Gauck : une source de « fierté » à développer

Lors d’une cérémonie organisée à Berlin pour l’anniversaire de la loi, le président allemand, Joachim Gauck, a ainsi estimé que la coopération productive entre syndicats et patronat était pour l’Allemagne une marque de fabrique. La cogestion fait partie de l’identité du pays. Et cette pierre angulaire de l’économie sociale de marché est à ses yeux source de « fierté » et de « gratitude ».

Toutefois, lorsqu’elle a été présentée en 1976, la loi ne satisfaisait ni le patronat, ni les syndicats, a rappelé le président. Il est donc « remarquable de constater que [ces derniers] se sont arrangés dans la pratique, en parvenant toujours à mettre en accord les intérêts financiers et les intérêts sociaux. »

Bilan positif 

Au fil des ans, la loi sur la cogestion a ainsi « permis à de vastes couches de la population d’accéder à la prospérité, à de bonnes conditions de travail et à une protection sociale convenable ». Elle a notamment constitué un atout tangible pour traverser la crise financière de 2008, a souligné Joachim Gauck. En effet, « les directions et les comités d’entreprises ont alors élaboré des solutions sur mesure pour les entreprises en difficulté, ce qui a permis d’éviter les licenciements massifs ».

La cogestion a par ailleurs promu au fil du temps une culture sociale du dialogue et du consensus. Elle a permis d’éviter « les confrontations et les blocages de longue durée », a souligné M. Gauck. « Notre expérience, en Allemagne, montre qu’élaborer des solutions en commun dans le monde du travail profite à l’ensemble de la société ».

Le président est même allé plus loin. Selon lui, « il y a [en Allemagne] un trésor d’expérience qui existe lorsqu’il s’agit de façonner la cogestion dans le contexte européen. »

Des interrogations à l’heure du numérique et l’internationalisation 

Cette déclaration rejoint une inquiétude des syndicats allemands. Lors de la même cérémonie, le président de la Fédération des syndicats allemands (DGB), Reiner Hoffmann, a loué le succès de 40 ans de cogestion à l’allemande. Mais il a aussi regretté que ce modèle soit aujourd’hui contourné par un nombre croissant d’entreprises. Certaines firmes adoptent, en effet, le statut de société européenne. Elles échappent alors de facto à la cogestion, qui ne s’impose qu’aux entreprises de droit allemand.

C’est cependant une autre évolution qui inspire aujourd’hui le plus d’interrogations à propos de l’avenir de la cogestion. Les mutations du travail à l’ère du numérique « rendent les structures et les organisations du travail toujours plus hétérogènes » alors que la cogestion à l’allemande fonctionne sur le modèle des relations sociales classiques, a observé M. Gauck. L’individualisation et la décentralisation du travail compliquent la défense d’intérêts collectifs

Pour le président allemand, il n’est cependant pas question que « l’autodétermination remplace la cogestion », comme on l’entend parfois. « Ce n’est pas à mes yeux une option souhaitable », a-t-il affirmé. « La cogestion ne peut fonctionner qu’en association avec l’autodétermination » de l’individu.

Joachim Gauck souhaite donc voir la cogestion perdurer et se développer. « Notre économie sociale de marché n’est pas un modèle axé sur la maximisation du profit à court terme », a-t-il résumé. « Elle est axée sur le profit, et en même temps elle constitue un modèle de pacification et de participation. C’est un modèle d’avenir, j’en suis convaincu ».

Publié par le CIDAL.

 

Sondage franco-allemand

 La grande majorité des Allemands et des Français souhaite un renforcement de la coopération européenne et se prononce en faveur d’une politique économique et financière commune. La plupart d’entre eux ont une opinion positive de leurs voisins.

Berlin, Paris et Sarrebruck, le 29/06/2016 : Une écrasante majorité d’Allemands et de Français s’est prononcée en faveur d’un approfondissement de la coopération européenne et contre le choix de solutions nationales pour relever les défis à venir. Voilà ce que révèle un récent sondage binational réalisé par infratest-dimap et TNS-Sofres à la demande de la Radio-Télévision sarroise (Saarländischer Rundfunk) et du Prix Franco-Allemand du Journalisme (PFAJ), qui sera décerné dans la soirée à Berlin. D’après cette enquête, 83 pour cent des Allemands et 77 pour cent des Français se sont prononcés pour un renforcement de la coopération entre les Etats membres de l’Union européenne. 70 pour cent des sondés des deux pays se déclarent favorables à une politique économique et financière commune. Sept Allemands sur dix (71 pour cent), de même que les deux tiers des Français (66 pour cent) rejettent l’idée d’une réintroduction des monnaies nationales.

Allemands et Français s’accordent largement sur une restriction de l’immigration vers l’Europe : 57 pour cent des Allemands et 52 pour cent des Français estiment qu’il s’agit d’une nécessité. En revanche, les avis divergent sur la réintroduction des contrôles aux frontières. 66 pour cent des sondés français s’y sont déclarés favorables, tandis qu’une majorité des Allemands (58 pour cent) s’est prononcée contre.

Une prédominance des opinions positives sur le voisin

Allemands et Français éprouvent toujours une grande sympathie pour leur voisin respectif. Ils sont en effet 85 pour cent des Allemands dans ce cas, de même que 74 pour cent des Français. Les Français estiment dans les mêmes proportions (73 pour cent) que l’Allemagne est un pays innovant. En revanche, seuls 54 pour cent des Allemands attribuent cette qualité au voisin français. S’agissant de la défense des intérêts propres, les Français sont nettement plus nombreux (71 pour cent) à considérer leur voisin comme égoïste : seuls 59 pour cent des Allemands pensent de même à propos des Français. Hormis les divergences d’opinion sur la politique, notamment sur la gestion de la crise des réfugiés, une majorité de la population française et allemande s’accorde sur la stabilité des relations franco-allemandes (81 pour cent en Allemagne ; 76 pour cent en France). Toutefois, une minorité (14 pour cent des Allemands et 17 pour cent des Français) estime que les rapports se sont dégradés au cours de l’année passée.

A.Merkel toujours très appréciée en France

L’image de la politique et des dirigeants est un sujet sur lequel les opinions divergent, à un an des présidentielles en France et des élections législatives en Allemagne. Ainsi, 61 pour cent des Français se déclarent très satisfaits, voire satisfaits de la politique d’Angela Merkel. À l’inverse, seuls 38 pour cent des Allemands jugent positivement Président français François Hollande.

La moitié des sondés en faveur de sanctions en cas de violation des libertés de la presse et d’expression

Mené dans le contexte de la remise du Prix Franco-Allemand du Journalisme 2016, le sondage a également porté sur la prise d’éventuelles sanctions à l’encontre de pays de l’Union européenne dont les gouvernements entraveraient la liberté de la presse et d’expression. Près de la moitié de la population allemande (51 pour cent) et française (52 pour cent) se prononce en faveur d’une restriction de la coopération avec de tels pays.

Thomas Kleist, Président de la Radio-Télévision sarroise (Saarländischer Rundfunk) ainsi que du Prix Franco-Allemand du Journalisme, estime que les résultats du sondage binational constituent un plébiscite en faveur de l’Europe : « Ces résultats montrent que la propagande anti-européenne que pratiquent depuis un certain temps, dans nos deux pays, des partis qui y ont leur intérêt ne prend pas vraiment. Ce résultat est très encourageant, et souligne par ailleurs combien il est important, dans la situation actuelle, qu’Allemands et Français restent unis pour surmonter la crise européenne. »

L’enquête a été réalisée auprès de 1 000 citoyens de chaque pays choisis de manière représentative.

29 juin 2016 – Prix franco-allemand du journalisme (PFAJ)

 

       Livre blanc allemand sur la défense 2016

Par M. le Général (2S) Daniel ROUDEILLAC Ancien attaché de défense de l’Ambassade de France en Allemagne

Titre I : La politique de sécurité

L’idée maitresse qui ressort d’un texte très fouillé revient à rappeler que la sécurité est tout autant l’affaire de la Diplomatie, de l’Economie, de l’Industrie, de la Finance, de l’Education que de la Défense et de son arsenal militaire, même si l’ancrage de cette sécurité se fait cependant sur les forces armées. L’idée d’une sécurité pluri ministérielle permet de souligner le rôle majeur dévolu désormais  au cyberespace, à l’infosphère à la communication et d’une façon générale aux interconnexions qui permettent l’approche en réseau de la Politique de Sécurité.

Les rédacteurs du livre blanc mettent aussi en exergue la détermination du Gouvernement fédéral à prendre plus de responsabilités dans le domaine de la sécurité au niveau international, lors des engagements sous mandat de l’ONU. Une organisation dont Berlin rappelle le rôle essentiel à ses yeux, mais dont il faut renforcer les moyens militaires  et durcir les capacités d’action, au même titre qu’il faut revoir la composition du conseil de sécurité et ses règles de fonctionnement, autant de conditions préalables pour que l’Allemagne confirme son ambition à rejoindre les rangs du Conseil,

En prenant en compte le fait que l’OTAN doit pouvoir être amenée à conduire des opérations sur mandat de la communauté internationale, on mesure ce que signifie pour Berlin cette nouvelle approche de ses responsabilités, puisque le gouvernement fédéral va jusqu’à évoquer l’idée d’assumer le rôle de Nation-cadre à l’occasion d’interventions faisant appel à d’autres participants que l’Allemagne .

Berlin rappelle aussi que le Gouvernement fédéral  en est resté à l’objectif lointain d’un partenariat stratégique entre l’Alliance et la Russie et l’on peut s’attendre à ce que la fille d’un ancien pasteur de feu la RDA saura d’autant plus initier la démarche en temps voulu, qu’elle n’a pas toujours été insensible aux chants des « sirènes soviétiques ». ….

Reprenant le slogan du renforcement du pilier européen de l’OTAN, les rédacteurs du livre blanc en rappellent deux conditions premières, d’ordre financier d’abord: (2% du PIB sur le long terme) et d’ordre structurel (regroupement de capacités au sein de grandes Unités).

L’observateur français  ne peut pas ne pas remarquer ce que dit le gouvernement fédéral sur le nucléaire: « La dissuasion nucléaire  restera une nécessité aussi longtemps que les armes nucléaires demeureront un outil des affrontements militaires ». L’OTAN demeure une alliance nucléaire…même si l’objectif de Berlin reste le même….un monde libéré de l’arme nucléaire.

En s’engageant à consacrer 20% du budget de la défense aux investissements dans le domaine des armements, l’Allemagne concrétise et officialise l’une des motivations essentielles de l’effort quelle consent pour la sécurité collective, à savoir les retours sur investissement de son effort de défense. L’importance accordée dans le texte aux questions relevant de l’industrie d’armement parle d’elle-même. Les motivations d’ordre économique ont toujours prévalu lors de la définition de la politique de défense et de sécurité de l’Allemagne,  et en cela rien n’est changé, comme le montre notamment  l’insistance de Berlin sur la préservation de ses technologies clés, quelles que soient ses préconisations dans le domaine de l’industrie d’armement,  tendant à l’harmonisation, à la standardisation et au niveau élevé de coopération….. « Il s’agit dès lors aussi  d’harmoniser les directives concernant l’exportation d’armement à l’intérieur de l’Union européenne. Cette harmonisation doit se faire de telle sorte qu’elle ne soit pas en dessous des préconisations minimales définies en 2008 à l’occasion d’un point de situation commun  intervenu au sein de l’UE….. »

 Ce que dit le livre blanc à l’heure du Brexit sur la volonté allemande de plus d’intégration des appareils de défense  à défaut des politiques de sécurité  en Europe, et sa détermination à promouvoir l’élargissement de l’UE s’inscrit dans le cadre du discours habituel de Berlin à cet égard. Sa prise de position sur la dissuasion nucléaire et sa volonté de prendre plus de responsabilité sont-elles à interpréter cependant comme une ouverture et une possibilité de rapprochement des politiques de sécurité, d’autant qu’il est clairement dit dans le texte du document:  » L’Allemagne aspire sur le long terme à une union de défense et de sécurité commune européenne ». et propose notamment  » la mise sur pied à moyen terme d’un quartier général permanent civilo-militaire et partant, de capacités  de planification et de commandement civilo-militaires, qui n’existent pas encore dans les États membres de l’UE…à suivre ! On lira à cet égard avec attention ce que préconise Berlin pour faciliter l’émergence de ce qui pourrait être « une union de défense et de sécurité commune européenne », dont Berlin ne peut pas imaginer que Londres n’en soit pas parti prenante:  » le partenariat de sécurité avec la Grande-Bretagne, qu’il convient de renforcer compte tenu des longues traditions existantes dans tous les domaines de nos intérêts réciproques »

Berlin ne pouvait pas ne pas évoquer sa politique relative aux migrants et son application,  dont il est écrit qu’elles relèvent de la politique de sécurité. Le livre blanc en souligne trois exigences cependant : la protection des frontières extérieures de la zone Schengen, un partage équitable des charges, un dialogue avec les pays d’origine des migrants.

Titre II : de l’avenir de la Bundeswehr

 Si la Bundeswehr a toujours retenu la multi-nationalité comme étant l’un des principes directeurs de ses interventions, le livre blanc 2016 insiste plus particulièrement sur le caractère interministériel des actions menées désormais par l’armée allemande. (cyberespace, infosphère, hybridité des menaces obligent)

Si durant des décennies la Bundeswehr pouvait être taxée d’une certaine « rigidité », le livre blanc insiste désormais sur la capacité d’adaptation des personnels, des structures et des équipements, et du soutien eu égard à la nouveauté des théâtres d’opération et aux exigences de la multinationalité.. L’ouverture aux technologies du futur est en outre désormais une donnée essentielle.

Il semblerait que l’Allemagne prenne conscience de la rigidité de ses dispositions constitutionnelles en cas d’engagement de la Bundeswehr à l’étranger puisque les rédacteurs mentionnent « une réforme possible du cadre constitutionnel de l’engagement à l’étranger de la Bundeswehr », même s’il est rappelé que : La décision conjointe du gouvernement fédéral et du Parlement de l’Allemagne, lors d’une intervention à l’étranger de la Bundeswehr contribue de façon significative à ce que les soldats des deux sexes sous les armes puissent se considérer comme étant l’armée du parlement portée et soutenue par une large base.

La notion de l’Innere Führung, (expression difficilement traduisible) reste souvent incomprise à l’étranger. Le livre blanc s’y attarde longuement et en explicite clairement les tenants et aboutissants. Les rédacteurs vont même jusqu’à évoquer l’idée quelque peu « hors sol » d’un « concept de commandement européen » fondée sur l’Innere Führung,….

Evoquer les questions relevant de la pratique des traditions dans un livre blanc peut paraître hors sujet à certains, alors qu’il s’agit là en Allemagne d’une problématique hautement politique, fréquemment reprise dans les médias. On retiendra la volonté des autorités de forger de nouvelles traditions à partir du « vécu » de la Bundeswehr depuis sa création en 1956.

L’annonce d’un effort budgétaire nouveau tendant à se rapprocher des objectifs fixés au sein de l’OTAN est clairement exprimée dans le livre, il reste à attendre de voir si cet effort concernera  prioritairement les technologies clés que l’Allemagne entend préserver en national, ou au contraire le développement de capacités d’action collectives ne faisant pas nécessairement appel à ces technologies clés.

« L’ouverture de la Bundeswehr à des citoyens et citoyennes de l’UE ne manquera pas quelque peu de surprendre, mais l’idée lancée par les rédacteurs du livre blanc se démarque du concept de la « légion étrangère française ». Pour Berlin, en effet il s’agit de ventiler la ressource potentielle entre les unités de la Bundeswehr et non de créer « des unités d’étrangers ».

En précisant que  » La promotion de la diversité et de l’égalité des chances en tenant compte au besoin de l’origine ethnique, de l’orientation sexuelle et de l’identité sexuelle fait partie des taches du Commandement », et que « la part des femmes et des recrues ayant derrière elles un passé lié à l’immigration doit augmenter au sein de la Bundeswehr »,  on mesure la nouveauté de telles orientations et les évolutions intervenues au sein de la société allemande et plus particulièrement au sein de sa composante en uniforme… L’avenir dira si les rédacteurs sont dans le vrai quand ils écrivent: « Les équipes ayant des expériences et des caractéristiques humaines diversifiées sont plus efficaces dans l’action que les groupes homogènes ». Cette affirmation se conçoit sans doute lorsqu’il s’il s’agit d’équipes de conception, mais semble  plus aventureuse s’agissant d’équipes engagées dans l’action opérationnelle…

Par delà les aspects économiques en matière de développement de systèmes d’armes, la Bundeswehr a toujours mise en avant la nécessité de devoir mieux protéger ses personnels engagés en opération. Le livre blanc n’échappe pas à la règle.

On notera le long développement sur les évolutions nécessaires dans le domaine de l’industrie d’armement, dont quatre sont plus particulièrement développées: la transparence, l’innovation, la numérisation  et l’intégration européenne.

Le lecteur du livre blanc était en droit d’attendre plus de précisions sur l’organisation future de la Bundeswehr. Le livre blanc se contente de définir les grands principes des évolutions structurelles en cours, il y est écrit en effet: « L’organisation planifiée sur les bases des dernières orientations sera effective pour l’essentiel à l’horizon 2017 »

Conclusion

Retenons d’un long développement final l’engagement de Berlin à » faire progresser pas à pas la politique commune de défense et de sécurité », avec pour objectif lointain une union européenne de défense et de sécurité »… et, faut-il le redire,  un engagement du Gouvernement Fédéral à faire exercer plus de responsabilités par la Bundeswehr  en matière de Défense et de Sécurité, au bénéfice de l’UE et de l’OTAN.

 

Note du Cerfa n°332

 

Nous vous annonçons la parution en ligne de la nouvelle publication

« L’économie agricole allemande : des structures en mutation »,

de Theodor Fock, qui peut également être téléchargée sur le site internet de l´Ifri.   Le tableau que l’on peut donner de l’agriculture allemande se caractérise par ses disparités régionales et la transformation structurelle de ses exploitations. La rapidité de cette transformation est surtout visible dans l’élevage. Au cours de la dernière décennie, la production a fortement progressé sous l’effet de son intensification, alors que le nombre d’actifs baissait. Cette phase de croissance s’est traduite, entre autres, par une forte hausse des prix de la terre agricole. La situation connaît aujourd’hui une phase de retournement : la chute des prix à la production se reflète dans la baisse massive des revenus. Theodor Fock est professeur de politique agricole, économie politique et politique environnementale à la Hochschule Neubrandenburg, en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, dans le département d’économie agricole et de sciences de l’alimentation.

 

Allemagne d’aujourd’hui

 

Sommaire du No 217 (juillet-septembre 2016)

ÉDITORIAL

  1. Vaillant – La crise des réfugiés bouscule le paysage politique en Allemagne

 

  1. Brodersen – La conjoncture allemande face au BREXIT
  2. Masson – Quelles perspectives pour une relance durable du Triangle de Weimar ?

H.-P. Preusser – « Orgies ! Orgies ! Nous voulons des orgies ! » Astérix, une épopée du processus de civilisation (Traduit de l’allemand par Roland Crastes)

L’actualité sociale par B. Lestrade

Comptes rendus

Notes de lecture de J.-C. FRANÇOIS

 

DOSSIER

L’Allemagne et l’Afrique, d’hier à aujourd’hui

Un dossier dirigé par Jean-Louis Georget et Jean-Jacques Alcandre.

J.-L. Georget, J.-J. Alcandre – Des traces du passé aux interrogations du présent :

l’Afrique, continent des hésitations allemandes

J.-J. Alcandre – La Conférence de Berlin 15 novembre 1884 – 26 février 1885

  1. Repussard – Imaginaire colonial allemand autour de 1900, creuset d’une « autre modernité » ?
  2. Kassé – L’Allemagne vue par l’Afrique et les Africains
  3. Ciss Kanakassy – Un entretien sur le concept de « déberlinisation »

J.-J. Alcandre – La destinée d’un noir en Allemagne : Theodor Michael, Deutsch sein und schwarz dazu

  1. Kassé – La politique africaine de l’Allemagne d’hier à aujourd’hui : une approche contradictoire entre idées et réalités
  2. Hiller von Gaertringen – Les entreprises allemandes à la découverte d’un continent inconnu, l’Afrique
  3. de Gemeaux – La République fédérale d’Allemagne et le Togo. « Prendre pied » sur le continent africain ?
  4. Bruendel – La Namibie et l’Allemagne, une relation postcoloniale (Traduit de l’allemand par Bérénice Zunino)
  5. Iskam – L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest et l’engagement de la République allemande

dans le combat contre le virus (Traduit de l’allemand par Elise Pape)

  1. Ivanoff – Allemagne-Afrique : de l’art spolié à l’héritage colonial partagé ?
  2. Kuba – Regards sur l’Autre lointain : l’ethnologie de l’Afrique en Allemagne
  3. Stark – La politique africaine de l’Allemagne entre principes éthiques et intérêts économiques

 

logodokdoc

 

Au sommaire du n°3 /2016, un dossier sur l’Europe – « l’Europe en questions » – avec plusieurs articles sur le « Brexit », la commémoration de la bataille de Verdun, l’Allemagne face au défi turc…

Autre dossier, qui tombe à point à la période des vendanges: « In vino veritas », avec un article « vin sur vin » sur les proverbes, dictons, aphorismes et citations sur le vin, la Cité du vin à Bordeaux, le vignoble allemand en quête de notoriété, le vin et la guerre, Karl Marx et la dive bouteille…

Et, bien sûr, les rubriques « Politique », « Histoire », « Culture », Société » et « Chronologie ».

 

Pour plus d’informations : E-Mail : redaktion@dokumente-documents.info

Internet : www.dokumente.documents.info

 

Les manifestations franco-allemandes

 

Concert pour la paix

1916 – Verdun – 2016

 Œuvres de Gounod, Gouvy, Mendelssohn-Bartholdy, Brahms, Pärt,Bikkembergs,Schneider, Lallement

Lecture « le récital de Verdun » de Gilles Marie

Choristes de la Fédération des Chorales Franco-Allemandes d’Aix-la-Chapelle, Berlin, Bonn, Brême,Cologne, Hambourg, Lyon, Munich, Paris, Strasbourg

Direction : Heinrich Bentemann / Thomas Streit. Bernard Lallement.

Salle des Audiences

Centre Mondial de la Paix – Verdun      Samedi 15 octobre 2016 à 18 heures

Entrée libre

 

 

Le 61e Congrès de la FAFA/VDFG

à Chambéry du 13 au 16 octobre 2016

 

L’amitié et la coopération franco-allemande au service de l’Europe ?

 Inscription au Congrès

Programme du Congrès  / Bulletins d’inscription / Hébergement et horaires des trains

Le programme du congrès prévoit pour le samedi soir la soirée de gala traditionnelle, ainsi qu’un programme touristique pour les accompagnants. La région est riche en attraits touristiques de toute sorte.

 

A la Maison Heinrich Heine,

Cité universitaire internationale, Bd Jourdan, Paris 14ème

 

 Mercredi 12.10.2016 19h30 – 21h30

« Comment réguler la liberté économique en France et en Allemagne ? »

Avec Hans Stark, Guillaume Duval, Olivier Fréget, Patricia Commun.

L’histoire économique allemande du XXe siècle a prouvé que le protectionnisme et le surendettement d’un État menaient tout droit à l’effondrement des économies, à la dictature et à la guerre. Aujourd’hui, des deux côtés du Rhin, les appels à la fermeture des frontières, et au protectionnisme se font de plus en plus pressants. Quels autres moyens existe-t-il pour réguler la liberté de la concurrence, par ailleurs aussi facteur de troubles? Quels sont les principes et les acteurs de cette régulation en Allemagne, en France et en Europe?

 

Jeudi 24.11.2016 17h30 – 18h45

« Les difficiles relations politiques franco-allemandes »

Avec Alfred Grosser, Günter Nonnenmacher, Hélène Miard-Delacroix.

 

Et tout un programme de manifestations culturelles pour les trois mois à venir, à consulter sur le site   www.maison-heinrich-heine.org.

21e Festival du Cinéma allemand

Maren Ade & Komplizenfilm

Du 5 au 11.10.2016 à Paris (cinéma Arlequin)

Le Festival, organisé par German Films en coopération avec le Goethe-Institut, présente les nouveautés cinématographiques d’outre-Rhin, il apporte un éclairage sur des questions de société au coeur des débats actuels en Allemagne et propose une vision intéressante de la société allemande contemporaine. Comme chaque année, le Goethe-Institut propose un cycle thématique. Après avoir invité l’année dernière des acteurs, place cette fois-ci aux producteurs. Maren Ade, qui a créé la surprise à Cannes avec Toni Erdmann, est non seulement réalisatrice, mais également productrice. En 2000, elle a fondé avec Janine Jackowski la société de production Komplizen Film.   Komplizen Film se consacre principalement aux films de réalisateurs à l’écriture particulière, aux coproductions internationales, et soutient les films qui incitent à penser hors des sentiers battus. En 2015, la société de production a reçu le prix de la DEFA-Stiftung pour ses performances exceptionnelles dans le domaine du cinéma allemand. Le Goethe-Institut propose une sélection de films produits par Komplizen Film, en présence de Maren Ade.

 

25 ans ensemble pour l’Europe :

l’Allemagne, la France et la Pologne fêtent le Triangle de Weimar

     29 août 2016

 

Le ministre fédéral des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a reçu à Weimar le 28 août ses homologues français et polonais, Jean-Marc Ayrault et Witold Waszczykowski. Ils se sont concertés sur les dossiers les plus urgents de l’Union européenne, ce qui est devenu une bonne tradition.

Le rideau de fer venait tout juste de tomber, l’« Union » n’était encore qu’une « Communauté » européenne, et qui voulait se rendre chez ses voisins devait d’abord franchir des barrières et des contrôles : lorsque Hans-Dietrich Genscher, Roland Dumas et Krzysztof Skubiszewski se rencontrèrent pour la première fois à Weimar il y a 25 ans exactement, l’Europe avait encore un tout autre visage.

La simple table ronde devait se transformer en un format qui a marqué l’histoire : depuis maintenant un quart de siècle, trois grandes nations européennes montrent dans le cadre du « Triangle de Weimar » qu’elles portent une responsabilité particulière pour l’unification européenne et souhaitent pour cela travailler sur un pied d’égalité entre l’Est et l’Ouest. Dans nombre d’étapes décisives de la construction européenne, le Triangle de Weimar a joué un rôle important comme moteur et comme guide.

Un format d’envergure historique

Aujourd’hui encore, les trois ministres des Affaires étrangères ont discuté de façon approfondie sur les possibilités pour l’Europe de gérer les prochains défis. Le référendum au Royaume-Uni a soulevé de nouvelles questions : comment améliorer l’UE et renforcer sa capacité à agir ?

« Nous devons montrer que les citoyens tirent profit de l’Europe, et ce, sous forme de mesures et de projets concrets et tangibles, aussi bien dans les domaines de la sécurité et de la politique migratoire que pour ce qui concerne la croissance et l’emploi », a déclaré le chef de la diplomatie allemande après s’être entretenu avec ses homologues polonais et français.

Les développements dans le voisinage de l’Union exigent des réponses communes. Pour rétablir en Ukraine une paix stable, l’Europe doit maintenir sa cohésion dans l’action. « Nous devons poursuivre nos efforts en faveur de la désescalade, du respect du cessez-le-feu et des compromis dans le programme politique – et nous avons besoin pour cela de la volonté de compromis des parties au conflit », a-t-il insisté. M. Steinmeier a discuté par ailleurs avec ses homologues des moyens de renforcer la sécurité en Europe en améliorant la coopération des autorités nationales. « Vu la quantité de sujets difficiles à traiter, il est bon que nous puissions compter sur des amitiés fidèles et étroites comme celle que nous offre ici le Triangle de Weimar », a-t-il affirmé.

Après les entretiens politiques au château d’Ettersburg, les trois ministres se sont rendus dans le centre de Weimar, où ils ont discuté l’après-midi de l’Europe avec des jeunes. Pour finir, les ministres français et polonais ont accompagné M. Steinmeier à Berlin pour y ouvrir ensemble, la conférence annuelle des ambassadeurs au ministère fédéral des Affaires étrangères.

Le « Prix Adam Mickiewicz » décerné par le Comité du Triangle de Weimar pour récompenser les initiatives en faveur de la coopération franco-germano-polonaise a été remis par M.Roland Dumas, ancien ministre et présent dès l’origine, aux trois ministres à cette occasion.

La vie de l’AFDMA

 

Le Prix de l’AFDMA

Andrée Kempf, notre Déléguée régionale pour le Grand Est (Alsace), remettra le prix de l’AFDMA à Yannick Fritsch, élève du Gymnase de Strasbourg, le 15.10.2016.

Le Prix de l´AFDMA “Lorraine” a été remis par Mme Krill, proviseure française, à Sebastian DÖRR, élève de classe terminale sélectionné par les professeurs du Lycée Franco-Allemand de Sarrebruck lors de la remise solennelle des diplômes du baccalauréat le 28 juin 2016 dans la “Kongresshalle” de Sarrebruck en présence de plus de 500 personnes.

Décorations

Alain de Keghel, ancien vice-président de l’AFDMA, a été décoré Chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur.

Bernard Keller, membre de notre association et Maire de Blagnac (31) a été élevé au rang d’Officier.

Toutes nos félicitations.

Décès

André-Paul Weber nous a quittés le 3 juillet dernier.

Nos sincères condoléances à la famille et aux proches, avec une pensée particulière pour Marie-Hélène, sa fille, secrétaire générale-adjointe de l’AFDMA.

 Bilan et perspectives

Le Bureau et les Délégués régionaux de l’AFDMA se réuniront du 25 au 27 octobre prochains à Klingenthal, à l’invitation de la Fondation Goethe, pour examiner le bilan et définir les perspectives pour les années à venir.

 

 

                                                 RAPPEL

 

Pour tous les retardataires

La vie de l’AFDMA, ce sont aussi les cotisations de ses membres.

Le montant reste inchangé en 2016 : 30€, à adresser par chèque à notre trésorier,

Bernard Lallement, 142 rue Boucicaut, 92260 Fontenay aux Roses.

Le paiement de la cotisation sera comptabilisé au titre de l’année 2017 !