LA LETTRE D’INFORMATION

sur les relations franco-allemandes et l’Allemagne

 

N° 45. Janvier 2021.

Responsable de la rédaction : Bernard Viale.

Délégué à  la « Communication ».

 

Le mot du Président

 

Chers membres de l’AFDMA, chers amis,

Permettez-moi tout d’abord de vous adresser mes meilleurs vœux de bonne santé, de bonheur et de prospérité, à vous et à tous ceux qui vous sont chers, pour une Année Nouvelle dont on ne peut qu’espérer qu’elle sera meilleure que celle qui vient de s’écouler.

Malgré tous les aléas de la crise sanitaire, mais aussi en raison de cette crise, l’année 2020 aura cependant été positive pour les relations franco-allemandes, avec une concertation et une coopération étroites et accrues au profit de plus de solidarité en Europe. Je pense à la prise en charge de malades français par des hôpitaux allemands, à la concertation permanente sur les stratégies de lutte contre la pandémie, au plan de relance européen adopté à la fin de la Présidence allemande de l’U.E…Les négociations sur le Brexit ont enfin pu être menées à terme, aussi grâce à un tandem franco-allemand toujours soucieux du progrès et du bien-être de l’Europe.

2021 suscite bien des interrogations sur la sortie de la crise mais aussi sur les évolutions politiques dans le monde et dans nos deux pays. L’élection de Jo Biden aux Etats Unis devrait sonner l’heure d’une qualité nouvelle des relations internationales avec un retour à la concertation et à la négociation dans de nombreux domaines. Les élections allemandes en septembre seront suivies avec beaucoup d’intérêt vu l’incertitude sur la personne qui succèdera à Mme Merkel, qui aura marqué pendant 15 ans la politique de son pays tant au niveau national qu’international. Nous savons tous l’importance de la personnalité de nos responsables politiques pour la qualité de la relation entre nos deux pays. La montée des populismes, sensible aussi en Allemagne avec un système électoral qui favorise leur expression, sera observée de près.

L’AFDMA, que notre ancien Président, le Général Brette, se plaisait à qualifier « d’académie de militants » poursuit son fonctionnement en faisant appel aux moyens informatiques à sa disposition. Les contributions de ses membres figurant dans cette « Lettre d’information » sont une belle illustration de son action et de son rayonnement. Je les en remercie et vous en souhaite une bonne lecture.

Bien cordialement,

Général (2S) Bertrand Louis Pflimlin

Président

 

Sommaire :

–          Le mot du Président.

–         P.2 : Publications :

–         Sécurité et défense, les deux faces d’une même médaille. Cyrille Schott.

–         P. 6 : Avons-nous besoin d’une Ostpolitik 2.0 ? Visions depuis l’Allemagne et la France. Cyrille Schott.

–         P. 8 : La coopération en matière d’armement entre la France et l’Allemagne. Un terrain d’entente impossible ? Detlef Puhl / IFRI.

–         P. 9 : L’avènement d’une nouvelle époque dans des temps troubles. La CDU à la fin de l’ère Merkel. Frank Decker / Cerfa /IFRI.

–         P. 10 : le sommaire du N° 234 de la revue « Allemagne d’aujourd’hui ».

–         P. 11 : Ennemis héréditaires ? Un dialogue franco-allemand. Hélène Miard-Delacroix et Andreas Wirsching.

–         P. 12 : L’activité de nos membres : le projet-pilote d’échange de jeunes en formation professionnelle, initié par William Falguière.

–         P. 14 : Les manifestations franco-allemandes :

–         Le 150ème anniversaire de la guerre de 1870 – 1971. Hans Herth.

–         P. 15 : Report du Congrès de la FAFA – VDFG en oct. 2021 (14 – 17).

–         P. 16 : La vie de l’AFDMA : le Prix de l’AFDMA.

–         P. 17 : Le site internet et la page Facebook de l’AFDMA.

 

Publications

 

Durant les mois passés, nous avons publié un certain nombre d’articles sur notre site internet www.afdma.fr que nous ne reprenons pas dans cette « Lettre d’information ». Vous les retrouverez en page d’accueil à la rubrique « En direct du franco-allemand » ou dans le « carrousel d’articles d’actualité ».

 

« Sécurité et défense, les deux faces d’une même médaille »

Par Cyrille Schott

La sécurité occupe la pensée des pères fondateurs de l’Europe : « Plus jamais la guerre ! » Ils empruntent toutefois, avec pragmatisme, la voie de l’économie, en créant la Communauté européenne du charbon et de l’acier, suivie par la Communauté économique européenne au traité de Rome de 1957. Le projet d’une défense européenne ne peut alors aboutir, l’échec de la Communauté européenne de défense conduisant à remettre, à travers l’OTAN, la défense des Européens aux Etats-Unis. L’Europe avance dans la paix, avec l’Amérique qui protège.

Le rideau de fer s’effondrant, l’Ouest et l’Est de l’Europe se retrouvent. La communauté devient l’Union européenne en 1992. Si l’on croit alors à la « fin de l’histoire » et au triomphe de la démocratie libérale, la guerre cependant réapparait aux portes de l’Union : dans l’ancienne Yougoslavie, au Caucase, en Ukraine. Les Européens perçoivent la montée des menaces. A l’Est, l’on s’inquiète de l’attitude russe, au Sud, l’on ressent la menace terroriste, l’inquiétante déstabilisation du Moyen-Orient et de la Lybie, l’agressivité turque, la crainte de nouvelles vagues migratoires, partout l’on craint les cyberattaques. L’Europe découvre une Amérique regardant vers le Pacifique et qui préfèrerait discuter avec chacune des nations européennes isolément, en position de faiblesse, et non avec la puissance économique mondiale que forme l’Europe unie. Les autres Etats-continents, Chine et Russie, aimeraient pareillement avoir affaire avec une Europe éclatée. Donald Trump n’hésitant pas à la traiter « d’ennemie » commerciale, l’Union ne peut plus prétendre progresser à l’ombre du parapluie américain.

Pour que le « miracle de la paix » perdure, il faut désormais une « Europe qui protège ». La question de la sécurité et de la défense s’inscrit progressivement au cœur de l’agenda européen.

Les progrès significatifs de la sécurité intérieure

La sécurité intérieure connait de vrais progrès. L’entrée en application en 1995 de la convention de Schengen, signée en 1985, constitue une étape décisive. La décision d’ouvrir les frontières internes à la libre circulation des personnes s’accompagne de « mesures compensatoires » pour lutter contre la criminalité : développement de la coopération policière, douanière et judiciaire; création d’une base de données sur les personnes et les biens recherchés. La coopération Schengen va constituer un laboratoire de la construction européenne dans le champ de la sécurité. Après Schengen, le traité de Maastricht crée en 1992 le pilier « justice et affaires intérieures », qui relève de la coopération intergouvernementale, celui d’Amsterdam, en 1997, instaure « l’espace de liberté, de sécurité et de justice », le traité de Lisbonne, en 2007, marque un autre moment majeur, en supprimant la structure par piliers et en communautarisant les questions liées à cet espace.

La coopération est désormais étroite entre les polices et s’appuie sur l’agence Europol, créée en 1995. Celle-ci dispose de plus de 1000 collaborateurs, accueille 220 officiers de liaison et soutient annuellement plus de 40 000 enquêtes transfrontalières. La coopération en matière pénale n’a cessé de croître, avec l’affirmation de l’agence Eurojust créée en 2002, la reconnaissance mutuelle des décisions de justice, et des instruments efficaces, comme les équipes communes d’enquête ou le mandat d’arrêt européen, en vigueur depuis 2004. Le système ECRIS connecte depuis 2012 les bases de données contenant les casiers judiciaires. Le système d’information Schengen (SIS) contient, fin 2019, 91 millions d’enregistrements, relatifs à des personnes ou des objets volés et recherchés, et a été consulté 6,6 milliards de fois.

L’agence Frontex, active depuis 2005 et devenue en 2016, en réponse à la crise migratoire, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, doit disposer d’ici quelques années d’un contingent de 10 000 gardes-frontières et garde-côtes, afin d’aider les pays européens dans le contrôle des frontières et la gestion des migrations.

Les avancées dans le domaine de la défense

La défense a, de son côté, connu des avancées. Depuis le traité de Maastricht et la déclaration de Petersberg en 1992, l’Europe est dotée d’une « Politique étrangère et de sécurité commune » (PESC). En 1999, après le sommet franco-britannique de Saint-Malo, sont posées les bases d’une politique de défense au plan européen, les deux premières opérations militaires étant lancées en 2003. Ainsi naît la « Politique européenne de sécurité et de défense » (PESD), devenue en 2009, dans le traité de Lisbonne, la « Politique de sécurité et de défense commune » (PSDC), bras armé de la PESC. En 15 ans, près de 80 000 hommes ont été engagés dans les opérations de l’Union. 36 missions, militaires, civiles ou civilo-militaires, ont été déployées, dont 17 sont actuellement en cours sur trois continents ; six sont militaires, comme l’opération navale contre la piraterie sur les côtes somaliennes, onze, comme Eulex au Kosovo, sont civiles, de police et de soutien aux forces de sécurité ou à l’État de droit, d’assistance aux frontières. Ces opérations, dites de « bas de spectre », correspondent cependant à un engagement de portée limitée et ne sont pas l’expression d’une véritable défense européenne, susceptible d’engager des actions de vive force pour protéger l’Europe ou ses intérêts dans le monde. La majorité des Etats membres considèrent que la défense du continent continue à reposer sur l’OTAN et l’engagement américain.

Il est vrai que, depuis le Brexit, de nouveaux progrès, importants, ont vu le jour : la création d’une structure de planification et de commandement des opérations militaires ; le processus annuel de revue coordonnée des plans nationaux de défense ; la coopération structurée permanente visant à développer les capacités des armées des Etats membres; le Fonds européen de défense, qui introduit la défense dans le budget européen ; l’Initiative Européenne d’Intervention, pour renforcer la coopération opérationnelle entre les Etats partenaires.

La sécurité et la défense, les deux faces de la souveraineté

Même si le civil et le militaire ont pu être liés dans des opérations extérieures, ce bref rappel fait apparaitre deux cheminements certes parallèles, mais séparés. La conscience du lien entre sécurité intérieure et extérieure, entre sécurité et défense se développe cependant et s’exprime dans les textes les plus récents de l’Union.

Ainsi, en 2016, dans la Stratégie globale pour la politique étrangère et de sécurité, il est écrit : « L’Union européenne favorisera la paix et garantira la sécurité de ses citoyens et de son territoire. La sécurité intérieure et la sécurité extérieure sont encore plus étroitement liées. »

En juillet 2020, dans la Communication de la commission relative à la stratégie de l’UE pour l’union de la sécurité, qui succède aux programmes et aux stratégies européennes de sécurité intérieure, arrêtés dans la continuité de la déclaration de Tampere de 1999, il est écrit : «Pour protéger l’Union et ses citoyens, il ne s’agit plus seulement de garantir la sécurité à l’intérieur des frontières de l’UE, mais aussi de s’attaquer à la dimension extérieure de la sécurité. L’approche de l’UE en matière de sécurité extérieure dans le cadre de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) restera une composante essentielle des efforts de l’UE visant à renforcer la sécurité en son sein.»

La lutte contre le terrorisme, l’action de stabilisation dans des Etats extérieurs à l’Union mais importants pour sa sécurité soulignent, entre autres, que la sécurité intérieure et la défense sont les éléments d’une même stratégie globale. Celle-ci inclut d’ailleurs d’autres dimensions, comme la diplomatie, l’aide humanitaire, la coopération au développement, l’action climatique, les droits de l’homme, le soutien économique et la politique commerciale, qui entrent tous dans la boîte à outils de l’UE pour la sécurité et la paix mondiales, dont dépend sa propre sécurité.

Il reste que l’Union doit porter l’effort sur le développement des instruments qui lui permettront d’affirmer son autonomie stratégique, telle que l’envisage la Stratégie globale, et de se doter d’une politique de sécurité intérieure encore plus efficace. Or, si les Etats membres ont consenti à créer des institutions de nature fédérale, comme la Banque centrale européenne, ou des politiques de nature fédérale, comme celle du commerce extérieur, ils se cantonnent en matière de sécurité et de défense aux coopérations parfois renforcées, sans aller jusqu’à créer une police ou une armée européennes. Vouloir aller trop vite dans ces domaines pourrait certes conduire à d’intenses divisions entre Européens, voire à l’échec de leur Union. C’est la crise qui en définitive fait bouger les lignes, comme on l’a vu récemment avec la décision de lancer des emprunts européens en réaction à la crise économique générée par la pandémie.

Les défis de notre temps, la pression émanant des Etats continents conduisent à envisager la question de la souveraineté au-delà du cadre des Etats nationaux, dans celui de leur Union. Si jadis, la France tenait à imposer sa souveraineté face au Saint Empire, dans une partie restreinte du continent européen, aujourd’hui c’est envers ces Etats continents, dans un espace géographique devenu mondial, que la souveraineté doit être affirmée, et celle-ci ne pourra l’être qu’à l’échelle de l’Europe. Or, qui parle de souveraineté européenne ne peut éviter d’envisager ces instruments de souveraineté que sont une armée et une police, dans le cadre d’une démocratie respectueuse des libertés publiques, appuyée sur une justice commune. C’est dans cette direction, loin d’être aboutie, que défense et sécurité apparaitront comme les deux faces d’une même médaille, celle de la souveraineté.

 

« Avons-nous besoin d’une Ostpolitik 2.0 ? Visions depuis l’Allemagne et la France »

Par Cyrille Schott.

Avons-nous besoin à nouveau d’une Ostpolitik ? C’est une question typiquement allemande.

L’Allemagne est géographiquement et historiquement plus proche de la Russie que la France. Les Allemands et les Russes ont longtemps partagé une frontière commune et après la dernière  guerre mondiale, les Russes étaient en Allemagne même. En dehors de périodes tels que celles de la Révolution française ou de Napoléon, leur relation était souvent belliqueuse, cela dès le Moyen Âge avec les Chevaliers teutoniques et au 20e siècle dans les deux guerres mondiales. Mais elle était aussi politique et sociale. Les Allemands ont joué un rôle significatif dans l’Empire des tsars; une Allemande, Catherine II, s’est même affirmée avec Pierre le Grand comme l’un des deux plus grands tsars.

La France était plus éloignée de la Russie. Parce que la Russie était géographiquement située à l’est de l’Allemagne, elle tenait sa place dans la pensée géopolitique française à l’époque de l’ennemi héréditaire. Malgré les systèmes politiques très  éloignés, Français et Russes étaient capables de conclure des alliances.

Après la dernière  guerre mondiale, les Allemands n’ont plus guère cultivé la pensée géopolitique. Les principales questions étaient la protection contre la menace soviétique, que  l’Amérique  assurait par l’intermédiaire de  l’OTAN, et le sujet de la réunification et de la vie concrète des Allemands. Adenauer se rendit à Moscou en 1955 pour obtenir le retour des derniers prisonniers de guerre. Willy Brandt a conduit une politique orientale qui visait un « changement par le rapprochement », afin d’amener la RDA à s’ouvrir et de faciliter la vie des habitants de l’Allemagne divisée.

En France, la politique étrangère de De Gaulle a été imprégnée de géopolitique. Malgré le retrait de  l’OTAN, il a montré lors des crises de  Berlin et de Cuba qu’il restait un allié fiable, mais  son chemin était autonome : il  évoquait « une Europe de l’Atlantique à l’Oural » et encourageait la détente. Même si la séparation  Est-Ouest était claire dans son esprit, de même que la priorité de la réconciliation avec l’Allemagne et, malgré un discours national, l’importance de la  communauté européenne, il était convaincu que la Russie, quel que fût son système politique, faisait partie de l’Europe et que l’Europe devait inclure la Russie dans sa pensée.

Ce survol historique nous introduit à quelques  différences entre  nos pays.  La vision de Macron comporte une dimension géopolitique. La Russie fait partie de l’Europe et une autre option doit être opposée à son  rapprochement avec la Chine. L’ordre de paix européen visé par la Charte de Paris ne peut être atteint que si l’on prend en considération les changements de façon réaliste.  La Charte annonçait la fin de la guerre froide, avec la victoire de la démocratie libérale, qui devait marquer le nouvel ordre en Europe. Le nationalisme et la guerre se sont cependant  réveillés. La Russie n’a  pas digéré la perte d’une grande partie de l’Empire soviétique et ressent le rapprochement de l’OTAN et de l’UE de ses frontières comme une menace. Plutôt qu’idéologique, la dispute est nationaliste. Pour  établir un ordre de paix, il  faut « une  nouvelle architecture de confiance et de sécurité en Europe » et être disposé au « dialogue stratégique » avec la Russie, mais pas dans la faiblesse. Comme il l’a déclaré à la Sorbonne, Macron souhaite une « Europe souveraine, unie, démocratique », qui serait un partenaire crédible au sein de l’Alliance atlantique et qui mènerait une politique étrangère active, par exemple en participant aux pourparlers sur le désarmement.

Les Allemands considèrent la Russie  comme un partenaire économique  important, y compris sous a mer, mais aussi  comme  une puissance qui, pendant des décennies, a posé une main lourde sur une partie du pays,  qui viole les droits de l’homme et qui continue à susciter des craintes dans les pays d’Europe centrale et orientale.

En résumé, la France serait d’avis que les Allemands n’ont pas de vision géopolitique, tandis que l’Allemagne aurait le sentiment que la politique étrangère de Macron est naïve et ne considère pas la réalité du pouvoir de Poutine, tout comme les craintes des Polonais et des Baltes. Seulement, ce résumé s’éloigne de la réalité des relations internationales, où les événements et les crises ont le mot. Dans ces crises, la France et l’Allemagne ont su atteindre la même position : après l’annexion de la Crimée, après les affaires d’empoisonnement, dans la crise biélorusse. Malgré son engagement sur plusieurs fronts, la France, comme l’Allemagne, a envoyé des soldats dans les Etats baltes. Les Français et les Allemands savent que Poutine vient du KGB et s’accordent pour la lutte contre les cyberattaques ou les fausses nouvelles en vue d’influencer les élections dans les démocraties. Ils partagent la détermination en matière de droits de l’homme et d’inviolabilité des frontières. Ils s’efforcent ensemble d’amener les États membres de l’Union européenne à des positions communes, ce qui serait rarement possible sans la détermination de leur couple.

Ils collaborent avec la Russie dans certains domaines,: l’économie, mais aussi la science, l’espace, ou la culture. Les rencontres se font aussi sur des sujets tels que la protection de l’environnement, l’accord nucléaire avec l’Iran ou la lutte contre le terrorisme. Et le dialogue entre la France, l’Allemagne et la Russie sur le conflit ukrainien reste, quoiqu’il en soit, nécessaire.

En Allemagne, on entend maintenant des voix soutenir que face aux défis, il ne s’agit pas seulement de réagir mais qu’il convient de développer une vision stratégique. Le 18 novembre, les ministres des affaires étrangères, Le Drian et Maas, ont signé un article dans Le Monde,  dans lequel ils voient dans la Chine le plus grand défi et plaident en faveur d’une Europe plus forte, dans le cadre d’un partenariat solide et rééquilibré avec les États-Unis. Ils ajoutent : « Et sur toutes les questions touchant à la sécurité européenne, nous sommes prêts à échanger avec Moscou et nous attendons de la Russie qu’elle apporte des réponses constructives ». Après sa rencontre avec Poutine à Moscou en janvier 2020, Merkel a déclaré : « Mieux vaut se parler que de parler l’un de l’autre ». Alors pourquoi pas à nouveau une Ostpolitik ? Pour la paix et la sécurité en Europe.

Cyrille Schott, Préfet hon. de Région, ancien directeur de l’Institut National des Hautes Etudes de la Sécurité et de la Justice, Délégué régional de l’AFDMA pour l’Alsace.

 

Visions franco-allemandes, n° 31, novembre 2020
« La coopération en matière d’armement entre la France et l’Allemagne. Un terrain d’entente impossible ? »

Par Detlef PUHL

Dans le traité d’Aix-la-Chapelle en 2019 l’Allemagne et la France s’engagent à approfondir leur « programme commun en matière de défense » et de poursuivre une vision commune en matière d’exportations d’armes. C’est ainsi qu’une culture commune des forces armées, des missions communes et une industrie de la défense européenne doivent être renforcés.
En dépit d’une coopération en matière d’armement caractérisée par son développement sur le long terme et son intensité, un certain nombre de projets d’envergure ont échoué ou ont du moins mis en exergue de nombreux problèmes. Les nouveaux projets d’exception FACS (guerre aérienne du futur) et MGCS (guerre terrestre du futur) qui en sont à leurs balbutiements sont ambitieux et font émerger un certain nombre de questions. Celles-ci se réfèrent au rôle de l’industrie de l’armement dans le processus politique des deux pays et aux exportations en matière d’armement. Les points de vue entre Paris et Berlin ne pourraient être plus éloignés l’un de l’autre. Aussi, les conceptions stratégiques concernant la capacité d’action et d’intervention militaire au service desquelles se trouvent les nouveaux systèmes ne coïncident pas.

Le traité d’Aix-la-Chapelle a pour objectif et donne les moyens au couple franco-allemand de se profiler comme le précurseur pour atteindre l’« autonomie stratégique ». Trois défis sont cependant à relever : les différences du rôle de l’industrie de l’armement doivent être traitées et dépassées. Pour cela Berlin et Paris doivent se mettre d’accord sur le rôle de l’Europe et de l’Union européenne en matière de défense. Ceci présuppose un débat public sur les questions stratégiques au sein des deux pays et entre les deux pays, qui laisse pour l’instant à désirer.

Detlef Puhl a servi jusqu’en 2016 comme « Conseiller Spécial » auprès du Secrétaire Général Adjoint de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), responsable de la division « Défis Emergeants ». Il s’est occupé, de 2011 à 2016, de la communication stratégique de cette nouvelle division du Quartier Général de l’Alliance atlantique à Bruxelles.

Vous trouverez cette publication en français (PDF) et en allemand (PDF) sur le site  de l’IFRI

 

Notes du Cerfa, n°157, décembre 2020

« L’avènement d’une nouvelle époque dans des temps troubles.

La CDU à la fin de l’ère Merkel »

Par Frank Decker

Depuis 2018, la CDU (Christlich Demokratische Union, Union chrétienne-démocrate) se trouve dans une crise chronique. La dauphine désignée d’Angela Merkel, Annegret Kramp-Karrenbauer (« AKK »), n’est pas parvenue à s’imposer et a démissionné de son poste de présidente du parti après seulement 15 mois à sa tête.

Parmi ses trois successeurs potentiels, Armin Laschet et Friedrich Merz sont considérés comme ayant les meilleures chances. Il n’est cependant pas assuré que le candidat qui remportera la présidence du parti sera également le meilleur candidat de la CDU-CSU (Christlich Demokratische Union – Christlich-Soziale Union/ Union chrétienne-démocrate – Union chrétienne sociale) pour les élections fédérales. C’est en tout cas la question qui se pose pour Armin Laschet. Le président de la CSU, Markus Söder, pourrait également se présenter comme candidat.

Dans quelle mesure la fin du mandat de Merkel aura-t-elle une influence sur les chances de la CDU-CSU de l’emporter ? C’est à ce stade incertain – même si, grâce à une gestion de la crise du coronavirus globalement satisfaisante, le parti jouit d’un fort taux d’approbation dans les sondages. Se pose alors la question de la coalition possible, dès lors que le SPD (Sozialdemokratische Partei Deutschlands – Parti social-démocrate d’Allemagne), Les Verts et Die Linke (« La Gauche »), d’une part, ou le SPD, Les Verts et le FPD (Freie Demokratische Partei – parti libéral-démocrate), d’autre part, n’excluent pas de former des coalitions alternatives.

Frank Decker est titulaire de la Chaire en sciences politiques à l’Institut de sciences politiques et de sociologie de l’Université de Bonn. Depuis 2011 il est également directeur scientifique de la Bonner Akademie für Forschung und Lehre praktischer Politik (BAPP).

Vous trouverez cette publication en français et en allemand sur le site de l’IFRI.

 

ALLEMAGNE d’aujourd’hui

Sommaire du N° 234 (octobre-décembre 2020)

DOSSIER : Villes allemandes en mutation –  La transition environnementale et sociale

Un dossier dirigé par C. Oberlé, S. Toscer-Angot et M. Weinachter, publié  avec le soutien de l’Institut des Mondes Anglophone, Germanique et Roman (IMAGER) de l’Université de Paris-Est Créteil.

Introduction : Quelles villes pour demain ? C. Oberlé, S. Toscer-Angot et M.Weinachter.

P. Hamman – « GreenCity Freiburg » : retour sur un « modèle » allemand de ville durable.

D. Florentin – La décroissance urbaine est-elle soluble dans la transition écologique ? Expérimentations magdebourgeoises.

C. Wernert – Entre rupture et continuité : quarante ans de politiques énergétiques à Sarrebruck face aux crises locales et globales.

B. Grésillon, A. Kalandides – Berlin ville verte et durable : utopie ou réalité ?

S. van der Walt : Flussbad Berlin, un projet citoyen de baignade urbaine dans le canal de la Spree.

D. Bocquet – Société, durabilité et urbanisme : les ambiguïtés de la transition urbaine à Dresde.

C. Oberlé – Les mutations du centre invisible : les villes petites et moyennes et leurs stratégies de transformation.

G.-F. Dumont – Le contexte géographique et institutionnel des villes en Allemagne : quelles mutations.

H. Ménudier – Les élections communales de 2020 en Rhénanie du Nord – Westphalie.

É. Goudin – Six siècles après : la « renaissance » du château de Berlin.

M. Floch – À propos d’Ondine, le dernier film de Christian Petzold, cinéaste majeur.

B. Pivert – Schalom Ben-Chorin. Le dialogue pour mission.

L’actualité sociale par B. LESTRADE

Chronique cinéma par J.-P. BERNARDY

Comptes rendus:

Gérard Raulet, Das befristete Dasein der Gebildeten. Walter Benjamin und die  französische Intelligenz (S. MARCHESONI) – Rita Schober – Vita. Eine Nachlese  (R. JUNKERJÜRGEN) – Julia Boyd, Voyage en Allemagne sous le IIIe Reich. Des touristes étrangers racontent la montée du nazisme (F. OBJOIS) – Bernd Wegner, Das deutsche Paris. Der Blick der Besatzer 1940-1944 (C. ASLANGUL) – Tal Bruttmann, Stefan Hördler, Christoph Kreutzmüller, Die fotografische Inszenierung des Verbrechens. Ein Album aus Auschwitz (S. MARTENS) – Bildungswerk Stanislaw Hantz, Forschungsstelle Ludwigsburg Universität Stuttgart (éd.), Fotos aus Sobibor. Die Niemann-Sammlung zu Holocaust und Nationalsozialismus (S. MARTENS) – Valérie & Michel Claverie (éd.), Spuren. Der Todesmarsch der Häftlinge des KZ Sachenhausen / Traces. La marche de la mort des déportés du camp de concentration de Sachsenhausen (S. MARTENS) – Jean-Louis Georget, Hélène Ivanoff, Richard Kuba (sous la direction de), Construire l’ethnologie en Afrique coloniale, politiques, collections et médiations africaines (G. ROBIN).

Directeur de la publication : Jérôme Vaillant, Prof. ém.de civilisation allemande à l’université de Lille. Délégué régional de l’AFDMA pour les Hauts de France.

 

Vient de paraître, chez Fayard :

« Ennemis héréditaires ?

Un dialogue franco-allemand »

Dans un dialogue entraînant, Hélène Miard-Delacroix et Andreas Wirsching disent l’histoire agitée de deux voisins singuliers et expliquent à quel point la connaissance du passé commun est importante pour la coopération franco-européenne dans l’Union européenne du xxIe siècle.

Meseberg, Allemagne, le 1er  juillet 2020  : Angela Merkel et Emmanuel Macron réaffirment, lors d’un déjeuner abondamment photographié par la presse européenne, une entente franco-allemande qui n’a pas toujours coulé de source.
Hélène Miard-Delacroix, historienne française, et Andreas Wirsching, historien allemand, nous racontent de leur point de vue l’histoire tumultueuse qui a lié ces deux grands pays au cœur de l’Europe. Des siècles durant, soupçons, jalousies, humiliations et craintes des deux côtés du Rhin ont engendré de sanglants conflits, de la guerre franco-allemande de 1870-1871 aux Première et Seconde Guerres mondiales.
Après 1945, les deux nations ont su mettre en place une relation d’amitié et s’accorder grâce à nombre de protagonistes dont les couples politiques –  d’Helmut Kohl et François Mitterrand à Angela Merkel et Emmanuel Macron.
Si ces deux voisins singuliers veulent encore aujourd’hui jouer un rôle dans l’Histoire en imposant une coopération franco-allemande dans l’Union européenne, ils devront mettre leurs passifs de côté. Ce livre stimulant et accessible à tous montre à quel point la connaissance du passé commun est importante pour qu’il en soit ainsi.

Hélène Miard-Delacroix est professeure à Sorbonne-Université à Paris. Ses travaux de recherche portent sur l’histoire allemande et l’histoire des relations franco-allemandes. Elle est aussi Déléguée régionale de l’AFDMA pour Paris et l’ïle-de-France.

Andreas Wirsching est directeur de l’Institut für Zeitgeschichte et professeur d’Histoire contemporaine à l’Université Ludwig-Maximilian de Munich.

 

L’activité de nos membres

 

« Favoriser la mobilité des jeunes en formation professionnelle entre l’Allemagne et la France. »

Un projet-pilote à l’initiative de  William Falguière,

Une 1ère opération « test » en  2018 – 2019 :

Cette 1ère opération « test » a été réalisée sur la période 2018/2019 auprès des lycées de formation professionnelle de Haute Savoie, par l’AFAPE AuRA ( Acteurs Franco-allemands pour l’Europe, Auvergne Rhône Alpes) avec l’implication personnelle du Président Monsieur Raymond Becouse, et de moi-même en qualité de  « facilitateurs » auprès des chefs d’établissements.

Méthodologie : 15 établissements contactés directement par téléphone, organisation de petits déjeuners franco-allemands (sur sites) pour  l’information sur les échanges franco allemands auprès des professeurs et des jeunes, nombreuses relances, courriers etc.

Résultats: 1 établissement candidat pour un échange selon les modalités de « Pro tandem » – anciennement « Secrétariat franco-allemand pour les échanges de jeunes en formation professionnelle ».

Lors des différents entretiens avec nos interlocuteurs, nous avons fait les constats suivants:

a) Les structures officielles de soutien aux échanges de jeunes en formation professionnelle, l’OFAJ (Office franco-allemand pour la Jeunesse), et Pro tandem sont généralement  peu connues par les établissements susceptibles d’être candidats. Ils doivent les contacter, mais encore faut-il que l’information vienne  jusqu’à eux.

En effet, si un chef d’établissement, le personnel enseignant, ou l’encadrement technique n’est pas en contact direct avec un membre d’une association franco-allemande, d’un jumelage, d’un club d’affaires, un centre culturel, de l’ADEAF, en bref avec le milieu franco-allemand de son département ou de sa Région, ils ne sont pas toujours motivés pour choisir l’Allemagne en toute connaissance de cause. Par ailleurs, l’information circule mieux dans les grandes métropoles, Paris Lyon, Rennes, ainsi que dans les régions frontalières qui bénéficient de conventions spécifiques avec les Länder frontaliers.

b) L’OFAJ et Pro tandem demandent aux candidats la réciprocité de l’échange. L’établissement motivé doit rechercher par ses propres moyens une structure similaire en Allemagne. C’est pratiquement mission impossible pour un chef d’établissement qui ne parle pas allemand et qui n’a aucun contact avec l’Allemagne. Il doit parfois attendre plusieurs mois (ou années) pour que son dossier aboutisse.

c) Nous avons également constaté qu’il manquait un document de synthèse sur les principaux dispositifs franco-allemands. Nous avons alors réalisé un « vade-mecum », en partenariat avec l’Ambassade de France à Berlin, et l’Institut Français d’Allemagne.

Ce document répertorie les offres de mobilité et de coopération en matière d’enseignement et de formation professionnelle, de l’OFAJ, de Pro tandem et Erasmus+ (programme européen), ainsi que les activités du Centre Français de Berlin. L’objectif était de permettre aux chefs d’établissements de prendre connaissance des différentes possibilités en fonction de leur projet. Ce « vade-mecum » est à la disposition de toute personne intéressée.

Une 2ème opération « test » en 2020/2021 avec l’implication d’un jumelage franco-allemand :

Méthodologie:

Convaincre une Mairie (en l’occurrence Angers) et son jumelage franco-allemand de s’investir en qualité de « facilitateurs » pour donner un coup de pouce à un établissement candidat (de sa ville ou d’une ville voisine).

Implication de la ville jumelle allemande s’investissant à son tour en qualité de « facilitateur » auprès des structures de formation /ou entreprises de son secteur géographique pour accueillir les jeunes Français.

L’OFAJ ou Pro tandem prenant le relais pour la réalisation du projet.

Cette opération « test » se fera dans le département du Maine et Loire en partenariat avec la direction des relations internationales de la Mairie d’Angers qui est jumelée avec la ville allemande d’Osnabrück (Basse Saxe) depuis 1964.

Le projet se mettra en place dans le courant du mois de décembre, avec la participation de la jeune Ambassadrice allemande d’Osnabrück détachée pour 1 an auprès de la Mairie d’Angers.

Sélection d’un lycée de formation professionnelle de la ville d’Angers susceptible d’être candidat pour participer à l’opération « test » : actuellement, nous avons une enseignante anglais-lettres professeur du Lycée professionnel Simone Veil d’Angers, qui est porteuse du projet d’échange avec un établissement allemand.

La phase 2 de l’opération est en cours avec l’implication des élus de la ville d’Osnabrück pour sélectionner le centre de formation professionnelle (domaine de la santé) correspondant au Lycée Simone Veil d’Angers, pour répondre à la réciprocité exigée par l’OFAJ (ou Pro tandem).

Avec la proviseur et l’enseignante porteuse du projet d’échange, et la Mairie d’Angers, nous avons eu une vidéo conférence avec l’OFAJ, qui va vraisemblablement apporter son soutien dans le cadre d’une convention spécifique. Dans une phase ultérieure, les partenaires devront s’accorder sur les contenus et les formes de l’échange.

J’ai, de plus, sensibilisé et demandé à l’OFAJ de venir sur place informer les futurs ou potentiels organisateurs des échanges pour un plus grand effet démultiplicateur.

En espérant que la situation sanitaire permettra une concrétisation du projet dans le courant de l’année 2021.

William Falguière, Délégué régional de l’AFDMA, administrateur de la Fédération des associations Franco-Allemandes pour l’Europe (FAFA), chargé des échanges de jeunes en formation professionnelle. Fondateur de l’association « Cœurs sans frontières ».

 

 

Manifestations franco-allemandes

Le 150ème anniversaire de la guerre de 1870 – 1871

Par Hans Herth

Il y a 150 ans, une guerre franco-allemande un peu oubliée, à l’écart des deux grandes tragédies mondiales de 14-18 et 39-45.

Le Souvenir français propose un programme complet de commémorations. Le Souvenir français est une association fondée en 1887 et reconnue d’utilité publique le 1er février 1906 qui a pour vocation d’honorer la mémoire de tous ceux qui sont morts pour la France qu’ils soient Français ou étrangers.

Voir l’article du Souvenir Français :

https://le-souvenir-francais.fr/il-y-a-150-ans-decembre…/

La Guerre de 1870 était réduite à un conflit purement franco-allemand, contrairement aux grands conflits qui l’ont précédée et ceux qui ont suivie. Est-ce là la raison de ce relatif oubli ?

Cette guerre était liée à l’émergence d’un nouveau concept pour l’unité des Allemands, plus proche de l’idée de Nation à la française, mais aussi à la volonté prussienne d’un Etat fédéral économiquement et politiquement plus cohérent que la Fédération Allemande de 1815 (Deutscher Bund).

Le Deutscher Bund avait pris le relais de l’ancien Saint-Empire dissout en 1806 sous la pression française. La Fédération rassemblait les Villes Libres et les différents Duchés, l’Empereur d’Autriche, le Roi de Prusse, les Rois du Danemark et de la Hollande (respectivement concernés pour leurs possessions allemandes du Holstein et du Luxembourg). Elle constituait une unité fédérale réduite à une impressionnante armée fédérale allemande pouvant mobiliser 300 000 hommes (!) et censée répondre d’abord à la menace française. La Fédération incluait un système juridique commun (le Bundesrecht des Deutschen Bundes), mais elle n’avait pas de compétence étatique réelle au delà de la liaison contractuelle entre Etats souverains.

Déjà affaibli au cours des mouvements révolutionnaires de 1848, le Deutscher Bund a été définitivement brisé à l’issue de la guerre dite  » Allemande » (Deutscher Krieg) en 1866, à la bataille de Königgrätz (ou Sadowa, pour les Français).

L’échec de la Fédération Allemande de 1815 repose sur des conceptions très différentes de l’Etat et de la société civile, mais avant tout sur la concurrence exacerbée entre l’Autriche et la Prusse. Un ensemble cohérent, aux yeux des Prussiens et des Villes Libres, ne pouvait exister qu’avec l’exclusion de l’Autriche. Celle-ci, avec ses possessions non-allemandes – des réservoirs de main d’oeuvre à bas coût et de productions agraires importantes – était susceptible de déstabiliser la puissance économique de la Prusse et, plus généralement, d’un ensemble d’Etats allemand entrés dans l’ère industrielle moderne. Vienne, pour sa part, n’a jamais voulu accepter que ses possessions externes aux pays allemands puissent être exclues d’une unification plus avancée des états allemands. Le conflit allemand était inévitable

Bien sûr, la France de Napoléon III, elle non plus, ne pouvait concevoir une union plus avancée des Allemands. Le conflit franco-allemand état programmé avec la défaite de l’Autriche.

Au fond, la Guerre de 1870 est un moment historique franco-allemand paradoxal où, au nom d’un concept commun de Nation nouvelle formule, la France aurait préféré que l’Allemagne n’en fut pas une… Il y a là un travail de mémoire commune qu’il nous faudra probablement approfondir plus avant.

A ce titre je propose aux Associations adhérentes de la FAFA une conférence intitulée « Mémoire franco-allemande : Après les guerres franco-allemandes : Comment conclure ? » Elle est également organisable en visio-conférence. Me contacter au 0 148 059 133 / hans.herth@wanadoo.fr.

Hans Herth est sociologue, ancien Président de la FAFA, membre de l’AFDMA.

 

Report du Congrès commun FAFA – VDFG

Veuillez noter la nouvelle date : 14 – 17 octobre 2021 à St Brieuc.

 

Conférences et débats à la Maison Heinrich-Heine

La Maison Heinrich Heine -Fondation de l’Allemagne, Cité internationale universitaire de Paris, 27c Bd Jourdan, 75014 Paris, tél. 0144161300 a du annuler son programme d’activités culturelles ces derniers mois : théâtre, ciné-club, concerts, tables rondes, vernissages, rencontres, promenades littéraires, conférences-débats, colloques…

En l’état actuel des choses, il ne semble pas qu’une activité « normale «  puisse être rapidement rétablie.

Pour se renseigner, aller sur le site www.maison-heinrich-heine.org ou demander la brochure par mail à info@maison-heinrich-heine.org.

 

La vie de l’AFDMA

 

Prix de l’AFDMA

De g. à dr : Mme Marianne Therre-Mano, Consule d’Allemagne,Eva fender, Mme Elisabeth Laporte, Rectrice, Hanuma Mayohan, Et Cyrille Schott, délégué de l’AFDMA

 

Le jeudi 8 octobre, Mme Elisabeth Laporte, rectrice de l’Académie de Strasbourg, a accueilli dans les salons du rectorat la remise des prix de
l’Association française des décorés du mérite allemand (AFDMA) par le préfet honoraire de région, Cyrille Schott, délégué pour l’Alsace de l’AFDMA, en présence de Mme Marianne Therre-Mano, consule d’Allemagne, de plusieurs responsables académiques ainsi que des représentant des deux lycées concernés.
Ce prix récompense l’intérêt et l’enthousiasme des jeunes pour l’Allemagne et la langue allemande. Les récipiendaires sont sélectionnés sur leurs
résultats scolaires en allemand, leur projet de poursuite d’études et leur engagement franco-allemand.

Les récipiendaires ont été :

– Eva FENDER, qui a été élève en terminale baccalauréat professionnel Azubi-Bacpro en 2019/2020, au lycée des métiers de l’hôtellerie et du
Tourisme Alexandre Dumas, à Illkirch-Graffenstaden, dans l’agglomération strasbourgeoise. Après l’obtention, avec la mention très bien, de son Bac Professionnel « Commercialisation et Service en Restauration », Section Européenne Allemand, elle poursuit ses études en BTS Management en Hôtellerie-Restauration. Ayant enrichi son expérience en Autriche et en Allemagne, elle envisage, dans le cadre du dispositif Erasmus, de repartir en pays germanophone.

– Hanuma MAHOYAN, qui a été élève en terminale ES Abibac en 2019/2020, au lycée Jean-Henri Lambert, à Mulhouse.
Après l’obtention de l’Abibac, elle poursuit ses études en licence « langues étrangères appliquées » d’allemand à l’Université de Haute Alsace à Mulhouse. Issue d’une famille ayant fui l’Arménie, Hamuna est arrivée en 2011 en France, après un séjour en Russie. Jusqu’à cette date, elle n’avait jamais été scolarisée. Elle a appris le français en quelques années et le maitrise aujourd’hui parfaitement, de même que l’allemand, langue dans laquelle elle a fait une partie de sa scolarité.

Dans leurs interventions, la rectrice, la consule et le délégué de l’AFDMA ont souligné l’importance de la connaissance de l’Allemand par les élèves
français et de l’amitié franco-allemande pour la construction de l’Europe.

 

Site internet www.afdma.fr

Le site internet est régulièrement mis à jour avec des articles d’actualité, souvent rédigés par nos membres, sur l’Allemagne et les relations entre nos deux pays dans le contexte de l’Europe.

Page « facebook » de l’AFDMA

Pour mémoire : En plus du site internet «www.afdma.fr », nous disposons d’un outil de communication supplémentaire sous la forme d’une page « facebook », sous l’appellation « Association Française des Décorés du Mérite Allemand ».
Cette page est aussi régulièrement mise à jour et comprend, conformément à la mission de l’AFDMA, des informations sur la coopération franco-allemande, sur l’Allemagne et sur l’Europe. Elle permet une interactivité.

Venez nombreux la visiter et nous faire part de vos avis sur les sujets abordés.

 

APPEL / RAPPEL

La vie de l’AFDMA, ce sont aussi les cotisations de ses membres et de ses amis.

Pensez à la régler pour 2021 !

Le montant a été fixé pour les membres à 35€, et à 25€ pour les amis en 2021, à adresser par chèque à notre trésorier, Bernard Lallement, 142 rue Boucicaut, 92260 Fontenay aux Roses.

Pour tout virement, voici les coordonnées bancaires de l’AFDMA :

Compte n° 08231147386 auprès de la Caisse d’Epargne d’Île-de-France

IBAN : FR76 1751 5900 0008 2311 4738 636.

Merci de nous soutenir dans notre engagement.